La veille, toujours sur France Inter, Alexandre Bompard, P-DG de la Fnac, avait plaidé pour que sa chaîne puisse ouvrir tous les dimanches, réclamant une dérogation pour les biens culturel, même s'il "ne souhaite pas ouvrir 52 dimanches par an" dans tous les magasins. Les Sénateurs ont adopté un "amendement Fnac" qui autorise l'ouverture dominicale pour les enseignes de biens culturels, mais l'Assemblée devrait le rejetter en seconde lecture.
Au micro de Patrick Cohen, Emmanuel Macron a clarifié sa position: "C'est une possibilité qui est ouverte par la voie du décret. On ne le fait pas parce si demain on autorise les FNAC à ouvrir, ça a d'ailleurs déjà commencé, les FNAC ne vendant pas que des livres, mais aussi de l'électroménager et du matériel informatique, toutes celles et ceux qui vendent ces biens demanderont aussi l'ouverture et de proche en proche, évidemment, vous allez généraliser beaucoup plus qu'on ne le veut l'ouverture des commerces le dimanche."
"Le sujet pour la FNAC, c'est la concurrence de l'internet, a poursuivi le ministre de l'économie et des finances. C'est le fait que vous avez des enseignes qui ne s'appellent pas la FNAC, et qui sont moins françaises, voire moins européennes, qui vendent massivement le dimanche, et elles sont en ligne, donc il faut qu'on puisse y répondre. On va regarder au cas par cas comment répondre aux besoins de cette entreprise française, mais aussi des autres, pour à la fois lui permettre de faire face à cette concurrence qu'elle juge déloyale, et qui est en effet agressive, de cette plateforme internet, sans pour autant déstabiliser les autres enseignes qui ne vendent pas de livres, et les libraires indépendants dont il faut entendre les revendications."
Alexandre Bompard rappelle à l'inverse que "90% de nos tickets de caisse présentent un bien culturel" et ajoute:" J'ai tellement le sentiment que c'est nécessaire pour notre secteur et la filière culturelle dans son ensemble que je me battrai jusqu'au bout."
Pour le ministre, cela ne se fera pas "à travers cette loi", mais il s'engage "à ce qu'on regarde au cas par cas comment répondre aux problématiques de cette entreprise pour trouver les bons aménagements."
Le P-DG de la Fnac a assuré que 80% des salariés de l'enseigne souhaitaient travailler dimanche. Cependant, fin mai, la pétition contre le travail dominical à la Fnac avait déjà recueilli 3000 signatures.