Il y évoque les grands sujets d'actualité mais aussi sa vision d'une France puissante et souveraine. Le président fait ainsi le lien entre cette vision et le livre : "La part d'héroïsme dont je vous ai parlé repose beaucoup sur la littérature dans notre pays, explique-t-il. La France s'est construite sur une langue et un imaginaire communs".
Au cours de cet été, il confie avoir lu le nouveau roman de Kamel Daoud, Zabor ou les Psaumes, tout juste paru chez Actes Sud, maison que présidait sa ministre de la culture Françoise Nyssen jusqu'à sa nomination au gouvernement. "J'ai beaucoup aimé. Le rapport à la mort, à l'écriture, raconte-t-il. J'ai beaucoup d'admiration pour Kamel Daoud, car il est courageux, et c'est un grand romancier à la vision singulière" . Cependant, cela ne l'empêche pas d'être en désaccord avec lui sur sa vision de l'Arabie Saoudite, qui selon l'auteur est "un Daech qui a réussi." Le président préfère parler d'un pays "plus complexe que cela".
«Quand on oublie de lire, on se trompe»
Dans ce même entretien, Emmanuel Macron conteste aussi les propos du philosophe allemand Peter Sloterdijk qui considère, à propos de la loi pour la confiance dans la vie politique, qu'il y a "un côté très puritain dans ce qui se passe en France", mettant en parrallèle le jeune Frédéric II de Prusse et le nouveau président. Le locataire de l'Elysée n'est pas de cet avis : la France n'est pas un pays puritain et, selon lui, la morale ne se décrète pas que par des lois et ne concerne pas seulement le domaine politique.
A quelques semaines de sa visite à la Foire du livre de Francfort où la France est l'invitée d'honneur, Emmanuel Macron veut réhabiliter l'image d'une présidence de la République qui aime les livres: "Je continue aussi à lire de la philosophie. Je lis tous les jours. Plutôt le soir et la nuit. Quand on oublie de lire, on se trompe. On perd le rapport au sens, à l'intemporel."