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Élise Goldberg et Seynabou Sonko, lauréates du prix littéraire de la Porte Dorée 2024

Elise Goldberg et Seynabou Sonko sont toutes les deux récompensées du prix de la Porte Dorée 2024. - Photo Lucie Locqueneux/JF Paga

Élise Goldberg et Seynabou Sonko, lauréates du prix littéraire de la Porte Dorée 2024

Élise Goldberg a été récompensée, mardi 14 mai, du prix littéraire de la Porte Dorée pour Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie (Verdier), au même titre que Seynabou Sonko pour Djinns (Grasset). Un prix BD a été attribué à Charles Berberian pour Une éducation orientale (Casterman).

Par Élodie Carreira
Créé le 14.05.2024 à 19h30 ,
Mis à jour le 15.05.2024 à 10h51

Le jury du prix littéraire de la Porte Dorée a couronné, mardi 14 mai, deux primo romancières. Elise Golberg a été récompensée pour Tout le monde n’a pas la chance d’aimer la carpe farcie (Verdier), tandis que Seynabou Sonko a été distinguée pour Djinns (Grasset). Créé en 2022, le prix BD a quant à lui été attribué à Charles Berberian pour Une éducation orientale (Casterman). Les lauréats ont reçu chacun une dotation de 4000 euros, remise lors d’une cérémonie au Palais de la Porte Dorée.  

« C’est la première fois que deux livres arrivent ex aequo et il se trouve qu’il s’agit de deux femmes, toutes les deux primo romancières et amies dans la vie », a confié Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée, à Livres Hebdo. Aussi membre du comité de présélection du prix littéraire, elle a salué des ouvrages « écrits dans une langue extrêmement travaillée, originale, très puissante », mais aussi « sensibles, nostalgiques et traversés d’humour, tout en évoquant les thématiques de la famille et de la transmission ».

Réinvestir la mémoire culturelle

Et pour cause, alors qu’Elise Golberg se sert de la cuisine ashkénaze et de la langue yiddish pour raviver sa mémoire familiale et l’histoire douloureuse du peuple juif, Seynabou Sonko livre un conte initiatique au cours duquel une variété de lieux, de milieux, de cultures et de langues s’entremêlent.

« Berberian est quant à lui une figure connue, installée, de la BD. Son titre a beaucoup touché pour sa qualité littéraire, sa richesse plastique et la façon dont l’auteur reconstitue son histoire familiale », raconte Constance Rivière. Des atouts qui lui ont d’ailleurs valu le prix Wolinski de la BD du Point en 2023. En puisant dans ses souvenirs, le dessinateur et scénariste raconte son enfance à Beyrouth, avant que la guerre au Liban n’éclate. Il montre, comme les deux autres titres lauréats, comment la littérature de l’intime parvient, in fine, à s’adresser à l’universel.

Présidé par Sabyl Ghoussoub, le jury du prix littéraire était composé de Mohamed Berkani, Polina Panassenko, Sylvain Patte, Sarah Polacci et Léonie Simaga. Présidé par Marguerite Abouet, le jury du prix BD était composé de Maria Larrea, Maëlle Reat, David Sala, Aton Soumache et Raphal Yem.  

La distinction littéraire a été créée en 2010 pour « récompenser une œuvre de fiction écrite en français ayant pour thème l’exil, l’immigration, les identités plurielles ou l’altérité liée aux réalités migratoires ». Le prix BD a été ajouté en 2022 pour couronner les ouvrages « qui revisitent l’histoire, interrogent les images et archétypes des migrations ou témoignent des enjeux de la représentation »

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