Vivendi / Lagardère

Editis racheté 653 millions d’euros par Daniel Kretinsky

Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi et Denis Olivennes, président du conseil de surveillance de CMI France, le 15 mars à Paris - Photo Eric Dupuy

Editis racheté 653 millions d’euros par Daniel Kretinsky

Daniel Kretinsky, via sa société d'investissements IMI, a pris le contrôle du deuxième groupe d’édition français en versant 653 millions d’euros à Vivendi.

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Par Éric Dupuy
Créé le 14.11.2023 à 20h01 ,
Mis à jour le 15.11.2023 à 10h58

Pas de remise de clés ni de passation physique, mais de simples signatures électroniques : à la mi-journée du mardi 14 novembre, Editis est passé des mains de Vincent Bolloré, actionnaire de Vivendi, à celles de Daniel Kretinsky, via sa filiale d’investissement dans les médias IMI.

80% du chiffre d’affaires du groupe

Selon un communiqué envoyé par Vivendi en début d’après-midi, le groupe a perçu un montant total de 653 millions d’euros de la part d’IMI « incluant le remboursement à Vivendi de la dette d’Editis à la réalisation de l’opération ». Il correspond à un peu plus de 80% du chiffre d’affaires du groupe en 2022, établit à 789 millions d’euros. Il y a cinq ans, lors de son rachat au groupe Planeta, Vivendi avait déboursé un peu moins de 830 millions d’euros.

Deux ans d’incertitude et de questionnement

Cette étape clôture une séquence de plus deux ans d’incertitude et de questionnement sur leur actionnariat pour les quelque 2 000 salariés du deuxième groupe d’édition français, après l’annonce de l’OPA amicale de Vivendi sur Lagardère, propriétaire d’Hachette Livre. « C’est long, deux ans, soupire un cadre du groupe. Surtout lors de ces derniers mois où toute décision stratégique était gelée ». Et de conclure : « il nous faut une feuille de route claire, et vite, dès le début d’année ! »

Un outil industriel modernisé

Si le nouveau propriétaire Daniel Kretinsky, qui a placé Denis Olivennes comme président du groupe et réengagé Catherine Lucet pour le diriger de manière opérationnelle, a donc mis la main sur des effectifs éprouvés par ces atermoiements capitalistiques, il peut compter sur un outil industriel modernisé.

Vivendi, qui a souhaité conserver Editis jusqu’en juillet 2022, a massivement investi dans le réseau informatique du groupe et dans la filiale de distribution, Interforum, pour en faire sans doute l’outil le plus performant du marché actuellement. En début d'année, le groupe avait révélé avoir dépensé « environ 334 millions d’euros », incluant le rachat de la dette, la restructuration et la modernisation des outils ainsi que la création de nouvelles structures.

Enfin, sur le plan de la littérature, le groupe Editis vient de réaliser l’une de ses plus belles rentrées littéraires avec plusieurs titres récompensés. De quoi motiver les nouveaux cadres et les effectifs du groupe qui ont prévu de se rencontrer ce mercredi 15 novembre au matin, au siège d’Editis.  

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