Mercredi 25 février, la Fnac a salué la mémoire de son fondateur, Max Théret, décédé mardi 24 février à l'âge de 96 ans. Avec son ami André Essel, disparu il y a quatre ans, le 4 février 2005, il avait créé en 1954 la Fédération nationale d'achat des cadres (Fnac), spécialisée à l'origine dans la commercialisation de matériel photographique avec de fortes remises grâce à des achats groupés.
Militants trotskistes dès les années 1930, défenseurs d'une économie non libérale, les deux hommes jouent d'emblée avec la Fnac la carte de l'alliance avec le consommateur. Dans cet esprit, ils élargissent leurs activités à la culture à partir des années 1960 et surtout 1970, et révolutionnent le commerce culturel, avec des magasins proposant disques, livres...
L'ouverture en 1974 de la Fnac de la rue de Rennes crée ainsi une onde de choc et bouleverse le commerce du livre. En 1977, les deux fondateurs se retirent du capital de l'entreprise qu'il revendent au groupe Coop. En 1981, deux ans avant son associé, Max Théret, atteint par la limite d'âge, quitte la Fnac.
Parallèlement, Max Théret s'est impliqué dans la vie politique et s'est illustré par des actes militants. Dans les années 30, il combat les franquistes en Espagne. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Résistance après avoir été garde du corps de Trotski.
Par la suite, il a rejoint le Parti socialiste et la franc-maçonnerie, dont il a été radié temporairement suite à son implication en 1988, comme initié, dans le scandale financier Péchiney.
Au début des années 1990, le rachat du groupe cinématographique Pathé, qu'il souhaitait mener avec le financier italien Giancarlo Paretti, fut empêché par le premier ministre, Pierre Bérégovoy.
Au fil de ce parcours, on retiendra quelques coups d'éclat, comme l'occupation des locaux du CNPF (Conseil national du patronat français) en 1968 ou le recrutement de réfugiés politiques au sein de la Fnac.
Max Théret sera incinéré mardi 3 mars au cimetière du Père-Lachaise (Paris 20e).