Les éditions Diane de Selliers viennent de porter plainte pour contrefaçon auprès du tribunal de grande instance de Paris contre le célèbre éditeur d'art moscovite, Slovo.

En 2006, en se promenant dans les allées de la Foire de Francfort, Diane de Selliers a découvert sur le stand de Slovo la copie de quatre livres d'art de la collection “Les grands textes de la littérature illustrés par les plus grands peintres” : La divine comédie de Dante, illustrée par Botticelli, Faust de Goethe, illustré par Delacroix, Le Décaméron de Boccace, illustré par lui-même et les peintres de son époque, Les métamorphoses d'Ovide, illustrées par la peinture baroque.

Après plusieurs mois de tractations, elle finit par obtenir les volumes et constate que les images ont bien toutes été scannées à partir de ses propres livres.

“La contrefaçon est d'autant plus grossière que sur certaines images on peut encore voir les surpiqûres et les fils des livres qui ont été décousus pour être scannés”, fustige-t-elle.

Après plusieurs échanges musclés par avocats interposés et l'envoi d'une “facture raisonnable”, l'éditrice française a porté plainte et réclame réparation pour le préjudice, à savoir 5 % de droits auxquels s'ajoutent 2 % de pénalités sur un tirage estimé à 5 000 exemplaires et un prix de vente moyen de 70 euros.

Elle a par ailleurs alerté les organisateurs de la Foire de Francfort, ainsi que l'ensemble des musées, agences photographiques et propriétaires des oeuvres, que l'éditeur russe n'a pas rétribué.

“Je sais que je ne vais pas forcément récupérer mon argent, mais c'est un principe, commente Diane de Selliers. Cette attitude désinvolte face au plagiat va à l'encontre de toute éthique professionnelle et est contraire à l'esprit de création qui anime les éditeurs d'art.”