Histoires d'eau. Nageur, navigateur, plongeur, Christophe Ono-dit-Biot a le pied marin depuis sa naissance en 1975 près du Havre, où il a grandi. Il a aussi la plume hauturière, puisque la mer (pas l'océan, dont il trouve le nom inquiétant) nourrit son œuvre comme une mère son enfant. La comparaison est, pour lui, évidente.
Aujourd'hui, entre deux romans, il fait une escale, composant depuis son refuge de Patmos une symphonie en quatre mouvements pour grand orchestre et piano aqueux, afin de célébrer son élément de prédilection. Cela donne ce « livre bleu », comme il le nomme, lequel peut se lire dans l'ordre ou le désordre, comme un ensemble de chroniques ou de courtes évocations. On peut par exemple commencer par la dernière, consacrée au célèbre et obscur monostique de Guillaume Apollinaire, « Chantre » : « Et l'unique cordeau des trompettes marines », les trompettes marines étant une sorte de harpe à une seule corde ! Ono-dit-Biot possède un volumineux bagage littéraire, ainsi que l'atteste la bibliographie placée en fin de volume, et il adore citer, comme Sollers, autre animal marin. On peut aussi remonter aux origines, au grec ancien qu'il a découvert clandestinement en classe de cinquième grâce à une prof, et dont l'amour ne l'a plus quitté. Dans la langue d'Homère, l'élément liquide possédait plusieurs noms, dont le plus beau, esô thalassa, signifie « mer intérieure ». Il n'y a pas de hasard. Et l'on suit l'écrivain dans ses pérégrinations gyrovagues avec un vrai bonheur de lecture, jusque dans l'Atlantide retrouvée.
Mer intérieure
Éditions de l'Observatoire
Tirage: 12 000 ex.
Prix: 21 € ; 240 p.
ISBN: 9791032923344