La cour d’appel de Paris a confirmé, jeudi 10 mars, le jugement rendu en première instance : le chapitre écrit par Benoît Collombat dans l’ouvrage collectif Informer n’est pas un délit (Calmann-Lévy, 2015) n’est pas diffamatoire, et la plainte de Bolloré SE est considérée comme abusive. L’entreprise devra verser 9000 euros au journaliste.
« Il y a une cohérence entre toutes les décisions rendues par le tribunal et la cour d’appel. Ce n’est pas un hasard », a souligné l’avocat de la défense, Me Christophe Bigot. Un pourvoi en cassation peut toutefois encore être envisagé.
L’affaire a débuté en 2015, après la publication de l’ouvrage collectif Informer n’est pas un délit chez Calmann-Lévy le 30 septembre de la même année. Cité par Benoît Collombat dans un chapitre dédié à une affaire antérieure, Bolloré SE avait attaqué le journaliste et l’ancienne directrice générale de la maison, Florence Sultan. Le 10 mai 2019, l’entreprise est déboutée par le tribunal correctionnel et doit verser 9000 euros au journaliste mais elle fait appel puis, demande un pourvoi en cassation. Le 15 juin 2021, la décision de la cour d’appel est cassée et un nouveau procès en appel est programmé le 3 février 2022.
Durant chacun de ces procès les deux parties n’ont pas changé de cap. Tandis que l’entreprise critiquait le manque de sérieux de l’enquête de Benoît Collombat, l’avocat de la défense, Me Christophe Bigot, soutenait qu’il ne s’agissait pas d’une enquête mais d’un témoignage.