La faute des pères. La cinquantaine plutôt séduisante, écrivain et intellectuel reconnu, père d'une jeune femme à qui il voue un amour sans réserve et réciproque, Daniel Zinga n'est pas à plaindre. En plus, en termes d'amour, c'est peut-être bien quelque chose de cet ordre qui pourrait se nouer avec Beatriz Reimann, une professeure d'université chilienne qui vient de l'inviter à donner une conférence à Washington et plus si affinités... Seulement voilà, la réception par Beatriz d'une photo va changer considérablement la donne pour Daniel. Sur cette image sépia se trouvent trois hommes, Werner Heisenberg, Prix Nobel de physique en 1932, Adolf Hitler et un certain Karl Hotzinger, que Beatriz reconnaît sans aucun doute possible comme étant Walter Reimann, son père... Cette découverte, et l'enquête qu'elle entraîne de Washington à Lubumbashi en passant par Montréal et Berlin, amènera nos deux complices, amis, amants, qu'importe, au-delà de l'oubli, au-delà d'eux-mêmes. Et voilà comment un campus novel parmi d'autres se transforme sous la plume ardemment inspirée de Blaise Ndala, écrivain francophone d'origine congolaise vivant au Canada, en vaste roman historique. Ce récit ne craint pas de se confronter aux ombres de la trahison, du mensonge, de l'exil, du difficile pardon, tout en révélant un épisode aussi crucial que méconnu de l'histoire contemporaine, le rôle du Congo belge et de ses réserves d'uranium dans la course entre les Alliés et l'Allemagne nazie pour la fabrication de la bombe atomique. Passionnant.