Lorsque Ducher ferme ses portes, le 8 février 2014, les 17 000 habitants de Bar-le-Duc (Meuse) sont surpris : ils ne s’attendaient pas à une disparition aussi brutale de l’unique point de vente de livres indépendant de la ville. Une mobilisation citoyenne se met alors en place, qui milite pour l’installation d’une nouvelle librairie à Bar-le-Duc. Neuf mois plus tard, ce vœu est exhaucé. Le 12 novembre, après un mois et demi de travaux, Aurore et Rémi Grandidier ont levé le voile de leur Fabrique. Installé en plein centre-ville, le magasin propose sur 110 m2, soit cinq fois moins que Ducher, 9 000 références pour le livre, acquises en partie grâce à une aide du CNL. Ce stock de départ devrait gonfler d’ici à trois ans pour atteindre 13 000 titres.
Généraliste, l’assortiment est dominé par deux pôles, la littérature et la jeunesse, installés au rez-de-chaussée (70 m2) avec le rayon vie pratique. L’étage abrite la BD, le manga, le parascolaire et les sciences humaines. Papeterie, carterie et jeux de société complètent l’offre. Le tout se répartit dans un mobilier en bois fabriqué sur mesure, aux lignes très carrées. Conjugué à des couleurs dominées par l’orange et le marron, l’ensemble offre un aspect géométrique, qui tranche avec le logo de La Fabrique, tout en rondeur. Adopté dans le projet initial pour sa capacité à générer de la convivialité et du dialogue, l’espace café a finalement été écarté. "Les contraintes techniques sont très fortes et nous entraînaient trop loin en termes de coût, dépassant allègrement notre enveloppe de 150 000 euros", regrette Aurore Grandidier. Le couple n’a pas abandonné son envie de fabriquer du lien social, mais celui-ci passera essentiellement par les animations. Ainsi, l’ouverture sera célébrée samedi 15 novembre avec une photographe qui immortalisera les clients en possession de leur livre préféré. Les clichés seront ensuite exposés dans la librairie. Une manière pour Rémi et Aurore Grandidier "d’inclure les clients dans la vie du magasin et le magasin dans la vie des gens" et de concourir à la réalisation du prévisionnel, fixé à 250 000 euros la première année, soit moitié moins que le dernier CA annuel de Ducher. Cécile Charonnat