Proclamation

Alexandre Gouttard, premier lauréat du Grand Prix francophone de la poésie Nouvelle Donne

Alexandre Gouttard - Photo DR

Alexandre Gouttard, premier lauréat du Grand Prix francophone de la poésie Nouvelle Donne

Le premier Grand Prix francophone de la poésie Nouvelle Donne a été décerné samedi 21 juin à Alexandre Gouttard pour Dommage, recueil publié aux éditions La Crypte. Une consécration qui s’inscrit dans l’élan d’un Printemps des Poètes 2025 d’une grande intensité.

Par Apollonia Elia
Créé le 26.06.2025 à 16h06

Alexandre Gouttard est le premier lauréat du Grand Prix francophone de la poésie Nouvelle Donne, pour son recueil Dommage, publié aux éditions La Crypte. Avec cette nouvelle récompense, le Printemps des Poètes, en partenariat avec le Marché de la Poésie, inaugure une distinction tournée vers les voix émergentes d’expression française. Pensé comme une rampe de lancement, le prix entend faire place nette à ce qui déborde, creuse et secoue.

Un prix qui récompense une poésie à vif

C’est avec une langue sans concession qu’Alexandre Gouttard a fait émerger sa voix dans le paysage mouvant de la poésie francophone. Le Réunionnais confirme avec Dommage une écriture en tension, explosive et affûtée, qui défie les cadres et renverse les seuils du dicible. Publié chez La Crypte en 2024, Dommage creuse une ligne de faille où tout explose : vers et prose s’y percutent, le lyrisme y côtoie une crudité frontale, les territoires intimes, sociaux voire métaphysiques s’y répondent, et les formes elles-mêmes, parfois lacérées, semblent trembler.

Alexandre Gouttard, déjà remarqué pour Moi moi moi et les petits oiseaux (La Crypte, 2020), y conjugue la rage et la réconciliation dans un même souffle. Une poésie de la bordure, qui ne consent ni à la joliesse ni à l’apaisement.

Le jury, composé de Ritta Baddoura, Linda Maria Baros, Arthur Billerey, Yves Boudier, Jalal El Hakmaoui, Yves Namur, James Noël, Jean Portante et Jean-Philippe Raîche, a salué une œuvre tranchante, digne d’ouvrir cette première édition du Grand Prix Nouvelle Donne.

Un printemps en éruption

Ce prix s’inscrit dans un Printemps des Poètes 2025 en ébullition. Avec pour mot d’ordre La poésie Volcanique, la manifestation littéraire, 27e du nom, s’est offerte comme un soulèvement. En mars, de l’Arc de triomphe à la Sainte-Chapelle, de la Sorbonne aux Archives de Fort-de-France, des milliers d’événements ont irrigué l'Hexagone et les outremers. Partout en France et avec la participation de 30 pays, quelque 17 millions de personnes ont été touchées, de près ou de loin, par cette vague poétique.

Le renouveau du Printemps des Poètes, amorcé en 2024 avec l’arrivée de son cofondateur Emmanuel Hoog à sa tête, a trouvé cette année son point de fusion. Capsules poétiques chez 1 500 fleuristes, affichages massifs avec la RATP, anthologies percutantes telles que SAMU– Service d’Aide aux Mots universels chez Bruno Doucey et Esprit de résistance chez Seghers : la poésie s’est échappée des pages pour s’infiltrer partout. Elle a aussi renoué avec une ambition politique, au sens le plus large : faire vivre la langue dans l’espace public, là où elle semblait parfois s’être tue.

Et bientôt, la liberté

Déjà se profile l’élan suivant. Le Printemps des Poètes a dévoilé le thème 2026, qui annonce une nouvelle secousse : La liberté. Force vive, déployée.
Un appel à délier les entraves, à fissurer les cloisonnements, à gratter les vernis pour laisser couler le fil nu de la parole. Un thème qui sonne comme un manifeste : contre les langues corsetées, contre l’uniformisation des voix, contre les silences imposés. La poésie y sera, encore, à l’avant-poste pour faire place à l'affranchi.

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