Le Centre national du livre (CNL) a consacré l’an dernier, d’après son rapport annuel, 9 millions d’euros, soit 30 % du montant de ses aides, à des projets numériques. L’essentiel est absorbé par le soutien à la politique numérique de la BNF, qui a bénéficié en 2014 de 7,5 millions d’euros, contre 6 millions l’année précédente. Le programme de numérisation des livres indisponibles du XXe siècle (base ReLire et digitalisation au format image) est doté de 1,65 million d’euros (+ 12,3 %). La numérisation patrimoniale (base Gallica) a reçu 5,8 millions d’euros, contre 4,5 millions en 2013, signe d’un nouvel effort (+ 29 %). La numérisation des œuvres du domaine public bénéficie ainsi de près d’un million d’euros en plus (3,35 millions).
Parallèlement, le soutien aux projets numériques des éditeurs a baissé de 27,5 %, en raison de la fin du programme de conventions. En revanche, le budget consacré à la numérisation des fonds éditoriaux augmente de 5 %, à 1,44 million d’euros, pour 4 419 titres. Les trois éditeurs les plus aidés dans ce cadre sont les Puf (331 182 euros), Odile Jacob (250 864 euros) et le Seuil (125 800 euros). Indirectement, les éditeurs bénéficient également du programme de numérisation des livres indisponibles, qui permet à ceux qui le souhaitent de remettre en marché sous forme d’ebooks le fonds qu’ils ne maintenaient plus en version imprimée. L’édition de revues reçoit aussi une aide à la numérisation (42 880 euros). Au global, l’édition reçoit 8,6 millions d’euros, dont 2,56 millions pour le Bief, la structure de promotion à l’international.
Après l’apport exceptionnel des 9 millions d’euros du plan librairie en 2013, le soutien au réseau de vente s’inscrit évidemment en retrait. Mais hors plan, "les aides à la librairie ont augmenté de 48,9 %" en 2014, notamment via le soutien à la reprise d’anciens points de vente de Chapitre pour 1,5 million d’euros, souligne le rapport.
Le CNL est cependant confronté à la baisse de ses ressources issues des taxes, sur les imprimantes et sur les ventes de livres. Au global, elles ont chuté de 10,7 % à 30,97 millions d’euros. Le produit de la taxe de 0,2 % sur le CA livres des éditeurs supérieur à 76 300 euros a baissé de 11,6 %, à 4,67 millions. Ce recul révèle aussi celui de l’activité des éditeurs concernés, qui a baissé d’autant, à 2,3 milliards d’euros, soit un manque à gagner d’environ 300 millions d’euros.
Hervé Hugueny