C'est, dans les années 1990, l'histoire d'une jeune photographe d'origine vietnamienne qui se rend dans son pays natal, le Laos, après la mort de sa grand-mère maternelle, auprès de qui elle n'a passé dans toute sa vie que quelques jours. Le retour aux sources d'une fille qui aime « l'odeur, la délicieuse odeur des garçons affamés », qui désire avidement et sans complexe. « Je me disais que la vie était joyeuse, que c'était bon d'avoir vingt-trois ans, un appétit immense et un corps pour l'assouvir. » La voilà pour trois semaines à Savannakhet, sur les rives du Mékong, avec sa mère et son frère, son aîné de dix ans, égaré dans une longue crise d'identité, qui vit comme un adolescent attardé dans l'appartement des parents exilés à Cherbourg. C'est à lui que ce récit, à la recherche d'une intimité perdue, s'adresse. « Dissonante » dans cette famille, qui ignore tout de la liberté de son mode de vie, décalée dans cette ville quittée lorsqu'elle n'avait qu'un an, elle pénètre dans une « zone blanche » où vont se révéler les mystères d'une grand-mère puissante, d'un grand-père à la virilité élégante. Le frondeur premier roman de l'artiste et scénariste de BD Loo Hui Fang donne chair à une fille à fleur de sens qui se demande si L'imprudence, qui signe son affranchissement, n'est pas un héritage.
L’imprudence
Actes Sud
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 17,50 euros ; 144 p.
ISBN: 978-2-330-12123-5