Réputé éloigné des affaires, le fils ainé de Vincent Bolloré prend finalement une place de choix dans l’organigramme familial. Sébastien Bolloré deviendra en juin directeur général délégué de la Compagnie de l'Odet, a annoncé jeudi 10 mars la holding familiale qui contrôle les groupes Bolloré et Vivendi. 

« Eu égard à l'expertise de M Sébastien Bolloré et de la nécessaire évolution de la gouvernance », le conseil d'administration de la Compagnie de l'Odet, dans lequel siège toute la fratrie, « à l'unanimité, a approuvé cette nomination qui prendra effet au 1er juin 2022 », selon un communiqué. Dans un contexte chargé, le groupe Bolloré, qui a célébré le 17 février son bicentenaire, est en pleine réorganisation après que Vincent Bolloré a affiché son intention de céder la place à ses enfants. Mais le véritable retrait du magnat des médias semble finalement plus éloigné que prévu, tant les dossiers à régler (OPA sur Lagardère, cession de la branche de logistique africaine) sont encore nombreux.

La fratrie Bolloré 

Le plus discret des quatre enfants, Sébastien, 44 ans, était jusqu'ici cantonné à un rôle de recherche et développement dans les nouvelles technologies pour le groupe. Il vit principalement à l'étranger, aux États-Unis d'abord puis en Australie, et prend désormais un rôle opérationnel dans la holding. 

Le cadet Yannick Bolloré, 42 ans, préside le conseil de surveillance du géant français des médias Vivendi (Canal+, Havas, Editis), contrôlé à 29,5% par l'ensemble des sociétés du groupe. Il est également PDG de la filiale de communication Havas. Le troisième fils, Cyrille, 36 ans, est quant à lui P-DG du groupe Bolloré, et s'occupe notamment de la partie transport et logistique en Afrique et à l'international, ainsi que de la logistique pétrolière. La benjamine, Marie, est présidente de la Fondation de la 2e chance, œuvre caritative du groupe, après un passage à la tête des activités de batteries électriques.

Résultats records en 2021

Navire amiral de la famille Bolloré, la Compagnie de l’Ode (du nom de la rivière proche de Quimper, QG du groupe) a également annoncé un bénéfice net en explosion sur 2021, à 3,3 milliards d’euros, ainsi qu’une augmentation de 20% de son dividende à 3,6 euros par action. 

Alors que le groupe Vivendi a largement profité en 2021 de la cession de Universal Music Group (UMG, qui lui a permis d’engranger un bénéfice net de 6 milliards d’euros), le groupe a aussi annoncé le 9 mars un chiffre d’affaires en hausse de 10,4% (9,572 milliards d’euros). Cette augmentation résulte principalement de la progression de Groupe Canal+, de Havas Group et d’Editis. 

Le deuxième groupe éditorial français a réalisé une performance record en 2021, avec un chiffre d’affaires de 856 millions d’euros, soit une progression de 18,1% à taux de change et périmètre constants par rapport à la même période de 2020 et de 16,5% par rapport à 2019. 

Vivendi a lancé son offre sur Lagardère (Hachette, Relay...) en février. Le calendrier indicatif prévoit une ouverture de l’offre le 14 avril 2022 pour une durée de 25 jours de bourse.