Surcapacité constante des moyens de production, violente concurrence interne, et depuis quelques années forte pression sur les prix en provenance des pays à bas coût de main d’œuvre, Chine en tête : vu du côté des clients, les imprimeurs sont des fournisseurs auxquels il est possible de multiplier les exigences, sans faire augmenter les prix. Les entreprises concernées, qui tentent de réagir et de s’organiser, se sont tournées vers la Commission européenne pour tenter d’obtenir des harmonisations de la réglementation, afin que la concurrence intra-européenne s’organise au moins à armes égales. L’objectif était aussi d’obtenir des aides, non pas directes, mais dans la formation, l’innovation, la définition de normes environnementales qui pourraient être opposées à la concurrence extra-européenne, notamment asiatique, et en particulier chinoise.
Pour avoir une vision d’ensemble du secteur, la Commission européenne, conjointement avec Intergraf, l’organisme européen du secteur, a commandé une étude à Ernst & Young, maintenant disponible. Elle liste six points à travailler - coûts de production, nouvelles sources de croissance, harmoniser une industrie européenne de l’imprimerie, investir dans la formation et les ressources humaines, faire du secteur une référence dans le développement durable, améliorer son image.
Les importations de livres en provenance de Chine sont passées de 26,5 millions d’euros en 2004 à 39 millions d’euros en 2006, selon les statistiques rassemblées par le SNE. Celles de l’ensemble de l’Asie sont passées de 46 millions à 74 millions d’euros. En volume, la hausse est encore plus importante, en raison de l’effet de change favorable aux éditeurs, essentiellement de beaux livres, ou de livres pour enfants dont la conception (pop-up, ajouts de matières, etc...) demande de la main d’œuvre.