8 NOVEMBRE - RÉCIT AUTOBIOGRAPHIQUE France

Jean-Luc Hennig- Photo JOHN FOLEY

L'âge venu, Jean-Luc Hennig fait le point : et s'il n'avait somme toute écrit que sur l'amour ? Ses amours, qu'il confie avoir "toujours inventées, ou presque". Non point que les objets n'aient pas existé. C'est la relation entre eux qui apparaît largement de l'ordre du fantasme, de l'inavoué, de l'impossible. Le plus étonnant étant qu'il se complaît, se délecte presque de ces amours "décomposées". Se faisant l'archéologue de lui-même, Hennig évoque ici son quasi premier amour, aussi passionné que platonique, pour un camarade de classe, à l'été 1958. Jean-Luc, 13 ans, était en troisième. A, de trois ans plus âgé, en seconde. Ce qui l'avait attiré, en lui, c'est son côté oriental, ses yeux noirs, sa douceur. De là à en déduire qu'A était ottoman... Ils se sont fréquentés, et puis, à la demande du cadet, ont échangé une correspondance quotidienne, avant, pendant les vacances, et jusqu'au 18 septembre 1958. Rien de sexuel, de charnel. Ça se termine sur des problèmes de chimie ! Et puis, à la rentrée, Jean-Luc met fin, quitte à souffrir plus tard, et à s'en souvenir plus de cinquante ans après.

Aujourd'hui, il livre les lettres de A, écrites "à coeur ouvert", dans un style lyrique, ampoulé, à la fois adolescent et un peu oriental, en effet. Les siennes n'ont pas été retrouvées, c'est dommage. Le tout est précédé d'un récit un peu théorique, où il est question de quelques lectures (Sollers, Finkielkraut ou Comte-Sponville) et de la bisexualité.

Cela nous vaut un livre un peu hétéroclite, qui ne manque pas de charme, une sorte de "fragments du discours amoureux" sincère et très personnel.

Les dernières
actualités