Les noms des principaux groupes d'édition français circulent depuis une semaine comme repreneurs potentiels du groupe Flammarion. En effet, jeudi 19 janvier, sa maison mère, l'italien RCS Mediagroup, a annoncé, lors d'un comité exécutif, qu'elle étudiait la vente d'une partie de ses actifs "qui ne sont pas [son] coeur de métier", citant nommément Flammarion. RCS est endetté à hauteur de 980 millions d'euros, plombé par les difficultés de la branche presse hebdomadaire en Italie et celles de la filiale espagnole Unidad Editorial qui possède El Mundo. Un banquier qui a conseillé autrefois Rizzoli confirme qu'"aujourd'hui, étant donné le poids de cette dette et le fait que les banques rechignent à ouvrir le robinet, évaluer tous les actifs à l'aune de la réflexion stratégique est normal". Mais il ajoute que la question stratégique concerne moins Flammarion que toute l'activité livre du groupe, à savoir RCS Libri dont la vice-présidente est Teresa Cremisi, par ailleurs P-DG de Flammarion. Les rumeurs concernant RCS reviennent fréquemment car le groupe est divisé sur le plan capitalistique et sujet à des influences multiples en raison notamment de son actionnaire principal, Mediobanca. En mars, une partie du conseil d'administration de RCS, très divisée sur la question Flammarion, va être renouvelée.
En France, la direction de la maison affirme à ses salariés ne pas avoir d'informations. Le groupe d'édition peut séduire les acquéreurs car il a un taux de rentabilité de l'ordre de 10 à 11 % et a réalisé en 2011 un CA qui devrait atteindre les 220 millions d'euros (hors distribution). Plusieurs sources font état d'une offre de Gallimard, qui s'était déjà porté acquéreur d'Editis en 2004, à 198 millions d'euros. Ce que dément son P-DG, Antoine Gallimard : "Flammarion n'est pas à vendre, je n'ai donc pas fait de proposition." La valse des noms des repreneurs potentiels s'accélère, allant d'Editis à La Martinière en passant par Média-Participations. Vincent Montagne, son P-DG, assure, lui aussi, n'avoir pas fait acte de candidature pour ce dossier qu'il juge "compliqué". Des noms qui rassurent autant le personnel de Flammarion que ses auteurs, qui redoutent l'entrée dans la danse d'un fonds d'investissement.
