Sur le devant de la scène médiatique en 2015 du fait de ses déboires avec le maire de sa ville (1), la librairie Delvaux, à Provins (Seine-et-Marne), entre dans une nouvelle zone de turbulences. Sa banque, qui lui autorisait habituellement un découvert sur 12 mois, n’a concédé cette année que 8 mois, soit jusqu’en août. "Si le découvert n’est pas reconduit, je serai dans l’obligation soit de licencier mes deux salariés, soit de déposer le bilan", s’inquiète le propriétaire de la librairie, Jean-Philippe Delvaux, qui attribue ce durcissement bancaire à la défection de son "plus gros client : la municipalité". "La perte de toutes les commandes de la ville, bibliothèque, écoles et même office de tourisme, a engendré un trou de 40 000 euros de chiffre d’affaires sur 2015", détaille le libraire. S’estimant "victime d’une discrimination politique" et non d’une quelconque décision économique, il a saisi au début de l’année le Défenseur des droits, Jacques Toubon, espérant au minimum "qu’on lui rende justice", et a mis en vente son commerce, "prêt à se retirer pour que la seule librairie indépendante de Provins survive". Cécile Charonnat

(1) Voir Livreshebdo.fr, "Je ne suis pas du genre à capituler", affirme le libraire J.-P. Delvaux".