Ceux qui sont phobiques des insectes doivent dare-dare - ou plutôt dard dard - se procurer cet album qui les réconciliera avec eux. Fascinantes, en effet, ces petites bestioles capables de développer des ruses incroyables pour survivre. Ainsi la chenille du Papilio Lowi a trouvé une drôle de technique pour vivre incognito : ressembler à une fiente d’oiseau. Encore mieux, la larve de la casside verte colle son propre caca sur le dos pour se camoufler. Leur vie sexuelle, quant à elle, n’est pas toujours une partie de plaisir. Les petites libellules appelées « demoiselles » prennent de drôles de formes pendant l’accouplement : le mâle agrippe la tête de la femelle obligée de se courber de sorte que leurs organes reproducteurs se rejoignent, ce qui donne une forme de cœur aux demoiselles enlacées. On le sait, la mante religieuse femelle consomme son partenaire mâle après l’avoir consommé sexuellement. Très méfiant et exclusif, le bombyx du mûrier, quant à lui, bouche l’orifice génital de la femelle après l’accouplement de manière à s’assurer qu’aucun autre sperme ne viendra recouvrir le sien ! Que dire encore des insectes de l’extrême ? Le moucheron belgica antarctica fabrique un antigel naturel qui lui permet de survivre aux pires températures. Loin d’être nuisibles, les insectes peuvent être très précieux. Les mouches sont utilisées par la police criminelle, qui estime la date du décès selon les types d’insectes trouvés sur le corps.
Bref, un inventaire pas piqué des vers qu’on doit à la sagacité de Sol Camacho-Schlenker, docteur en biologie, et à Antonio Fischetti, journaliste scientifique. Chapeau bas aussi aux illustrations signées du duo italien Ale+Ale. Promis ! La prochaine fois qu’on croisera punaises de lit, mites, poissons d’argent et autres blattes, ce sera : « Respect ! » plutôt que « Beurk ! »…
Fabienne Jacob
