Une fréquentation en baisse, mais des exposants plutôt satisfaits : c’est le paradoxe de la Foire du livre de Bruxelles, qui s’est déroulée du 7 au 11 mars. Avec environ 66 000 visiteurs contre 70 000 en 2012, cette 43e édition a toutefois fait le plein de rencontres avec les auteurs. «Nous sommes en progression, avec des dédicaces qui ont bien marché, comme celles de David Foenkinos, Scholastique Mukasonga, Eugène Ebodé, Enki Bilal… », confirme Jean-Charles Grunstein, directeur de l’export chez Gallimard. Chez Interforum Benelux, Anne Lemaire estime : «Nous avonsfait un chiffre un peu supérieur à celui de 2012, avec un périmètre un peu plus restreint. Nous avons vendu énormément de format poche et de livres à petit prix, on sent l’effet de la crise. » Même remarque pour les trois libraires qui tenaient le stand d’Actes Sud : « Les gens se sont rués sur la collection Babel, témoigne Régis Delcourt, de Point-Virgule à Namur. Nous avons eu de belles rencontres avec les auteurs comme Javier Cercas, Jean-Luc Outers, Laurent Sagalovitsch, David Van Reybrouck, et avec le public, mais le chiffre d’affaires est en recul. Peut-être la formule de la foire est-elle à repenser pour amener de nouveaux publics ? Mais comme en librairie, l’activité est toujours en dents de scie et l’on fait le chiffre avec un grand nombre d’animations. »
Chez Dilibel (diffusion Hachette en Belgique), Patrick Moller ne note «pas de désaffection réelle de l’intérêt des lecteurs : nous sommes à + 5 %. A la Foire, le public n’est pas nécessairement le même qu’en librairie, des gens achètent leurs piles de livres pour l’année, c’est assez surprenant ! Et, paradoxalement, on m’a très peu parlé de numérique cette année… »