Alors que la Foire du livre de Bruxelles a fermé ses portes avec un recul du nombre de visiteurs, le marché du livre belge francophone reste dynamique mais n’échappe pas aux problèmes de trésorerie.
Par
Catherine Andreucci
avec Créé le
11.10.2013
à 19h48, Mis à jour le 12.10.2013 à 08h46
66 000 visiteurs contre 70 000 en 2012.
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Une fréquentation en baisse, mais des exposants plutôt satisfaits : c’est le paradoxe de la Foire du livre de Bruxelles, qui s’est déroulée du 7 au 11 mars. Avec environ 66 000 visiteurs contre 70 000 en 2012, cette 43e édition a toutefois fait le plein de rencontres avec les auteurs. «Nous sommes en progression, avec des dédicaces qui ont bien marché, comme celles de David Foenkinos, Scholastique Mukasonga, Eugène Ebodé, Enki Bilal…», confirme Jean-Charles Grunstein, directeur de l’export chez Gallimard. Chez Interforum Benelux, Anne Lemaire estime : «Nous avonsfait un chiffre un peu supérieur à celui de 2012, avec un périmètre un peu plus restreint. Nous avons vendu énormément de format poche et de livres à petit prix, on sent l’effet de la crise. » Même remarque pour les trois libraires qui tenaient le stand d’Actes Sud : «Les gens se sont rués sur la collection Babel, témoigne Régis Delcourt, de Point-Virgule à Namur. Nous avons eu de belles rencontres avec les auteurs comme Javier Cercas, Jean-Luc Outers, Laurent Sagalovitsch, David Van Reybrouck, et avec le public, mais le chiffre d’affaires est en recul. Peut-être la formule de la foire est-elle à repenser pour amener de nouveaux publics? Mais comme en librairie, l’activité est toujours en dents de scie et l’on fait le chiffre avec un grand nombre d’animations.»
Chez Dilibel (diffusion Hachette en Belgique), Patrick Moller ne note «pas de désaffection réelle de l’intérêt des lecteurs: nous sommes à +5%. A la Foire, le public n’est pas nécessairement le même qu’en librairie, des gens achètent leurs piles de livres pour l’année, c’est assez surprenant! Et, paradoxalement, on m’a très peu parlé de numérique cette année…»
Difficultés de trésorerie.
Globalement, le marché du livre belge francophone, pour lequel les statistiques ne seront pas disponibles avant juin, semble évoluer au rythme du marché français. «Nous sommes à +2 ou +3% en 2012 sur un marché qui est probablement autour de -0,5% ou -1%, indique Patrick Moller. Mais je suis surpris par le niveau des retours en ce début d’année. Cela vient peut-être des forts tirages de la production BD de fin d’année.» Chez Interforum, qui a réalisé «une très légère progression en 2012», Anne Lemaire perçoit les difficultés de trésorerie des libraires indépendants : «Pour nous, diffuseurs, le grand défi est de mettre les libraires en situation de présenter l’offre, qui est énorme, surtout dans des secteurs comme le pratique.» Mais, nuance Jean-Charles Grunstein, «les problèmes de trésorerie ne sont pas propres à la Belgique, et les librairies indépendantes ne sont pas plus fragiles qu’en France. Elles s’en sortent même plutôt bien, avec un tissu de libraires très compétents et très dynamiques.» 2012 a vu quelques fermetures à Bruxelles, comme Bozar Shop, la librairie du palais des Beaux-Arts, ou la librairie de voyage Peuples et continents. Mais parallèlement, Thema a ouvert une deuxième « hyperlibrairie » sur les hauteurs de Liège, à Battice, et le centre commercial d’Auvelais, La Folie douce, a consacré 700 m2 à Délivrez-vous. A Bruxelles, Ptyx, librairie indépendante et littéraire, a ouvert dans le quartier cossu d’Ixelles. Et Filigranes bouclera à la fin de mai l’agrandissement de son magasin qui va gagner 1 000 m2 supplémentaires. <
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