Les autrices Joyce Maynard et Lilia Hassaine entourées des traductrices et du traducteur des auteurs étrangers nominés - Photo Olivier Dion
Palmarès Livres Hebdo des libraires 2023 : par amour de la librairie
Les lauréats du Palmarès Livres Hebdo des libraires 2023 ont été révélés jeudi 21 septembre au Centre national du livre (CNL), à Paris. Retour sur une cérémonie de remise qui a aussi célébré le travail des libraires.
Par
Elodie Carreira Créé le
22.09.2023
à 12h32, Mis à jour le 02.10.2023 à 11h27
À l’écart des trottoirs parisiens pluvieux, le Centre national du livre (CNL) a accueilli, jeudi 21 septembre, plus d'une centaine d’éditeurs, d’auteurs et de traducteurs à l’occasion de la 19e cérémonie de remise du Palmarès Livres Hebdo des libraires. Les élus du jour ont su profiter d’une soirée organisée en leur honneur, sans oublier de défendre le rôle de soutien des libraires en faveur de leurs publications.
« Le Palmarès Livres Hebdo des libraires est toujours un moment réjouissant de la rentrée littéraire, sur lequel est projetée une lumière particulière sur les libraires, dont on sait qu’ils sont des éléments plus qu’importants, en France, dans le développement du goût de la lecture », a déclaré Régine Hatchondo, présidente du CNL. En effet, près de 400 libraires et responsables de grandes surfaces culturelles ont été sollicités pour choisir leurs cinq livres préférés, œuvrant de fait à la nomination des lauréats du classement.
Malgré les 27 structures qui ont fermé leurs portes en 2022, l’ancienne directrice des affaires culturelles de la Ville de Paris a rappelé que, dans le même temps, 142 établissements ont été créés, dont une quarantaine soutenus par le CNL. Depuis 2010, et malgré des fragilités économiques, les librairies se sont en effet multipliées sur le territoire français, séduisant les zones rurales, littorales mais aussi les agglomérations de taille moyenne.
La librairie, lieu de proximité, de liens et de rencontres
Lieu de proximité, la librairie « permet la création de liens dans les centres-villes, les quartiers », a abondé Anne Martelle, présidente du Syndicat de la librairie française (SLF), soulignant par la même occasion « le travail de défricheurs et de passeurs enthousiastes de textes des libraires ». Pour Lilia Hassaine, autrice de Panorama (Gallimard) et numéro 6 du palmarès de littérature française, les libraires, en promouvant certaines œuvres, contribuent aussi à porter les auteurs. « Ils font l’essentiel du travail et m’ont soutenue depuis le début », a-t-elle confié. Son regard, noir de jais, se met à briller lorsqu’elle raconte une rencontre dans une librairie de Nice, à l’issue de laquelle lui est venue l’idée de « Transparence », l'univers dystopique de son dernier roman.
l'éditeur Philippe Rey, la romancière Joyce Maynard, son attachée de presse Marie Dorcelus et l'éditeur Laurent Beccaria- Photo OLIVIER DION
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Les carrières des écrivains commenceraient-elles en librairie ? Laurent Binet, numéro 3 du classement littérature française pour Perspective(s) (Grasset), s’est souvenu, en tout cas, y avoir « flâné depuis l’enfance ». Une anecdote qu’il raconte, sourire aux lèvres, avant de s’éclipser pour rejoindre… « une librairie à l’autre bout de Paris ». Plusieurs auteurs n'ont d'ailleurs pu participer à la cérémonie en raison de leur engagement auprès de ces passionnés du livre. Lui-même convié dans un établissement lyonnais, Pierric Bailly, en 5e position du palmarès français pour La Foudre (P.O.L), a laissé une vidéo de remerciements, diffusée auprès de l’assemblée. Sylvain Prudhomme (4e), Sorj Chalandon (2e) ou encore Jean-Baptiste Andrea, numéro 1 pour Veiller sur elle (L’Iconoclaste), ont également tenu à saluer, à distance, le travail de soutien et de bouche à oreille des libraires.
Une spécificité française
Acclamée par une salle comble, la numéro 1 du palmarès étranger pour L’hôtel des Oiseaux (Philippe Rey), l’américaine Joyce Maynard, a donné un discours de remerciements entièrement en français. « Il y a douze ans, quand j’ai commencé à publier mes livres en français chez Philippe Rey, une nouvelle carrière s’est ouverte à moi », s’est-elle remémorée. « Aux États-Unis, à cause des plateformes comme Amazon, il n’y a pas de visages pour les libraires. Depuis que je les ai rencontrés en France, ils sont devenus sacrés pour moi. »
Mais ce sont certainement les mots de l’américain David Grann, numéro 5 du classement étranger pour Les Naufragés du Wager (Sous-sol), qui, dans la bouche de son éditeur français Adrien Bosc, ont résonné le plus justement. Car, d’après l’auteur, « les libraires ont élevé au rang d’art la non-fiction littéraire et font en sorte que nos histoires vraies du passé ne soient jamais oubliées ».
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Par
Éric Dupuy
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