Avant-critique Roman

Un père en négatif. Nathalie Bouvreuil a 25 ans, elle est photographe. En ce 12 janvier 2002, date où elle inaugure son journal intime (elle le tiendra au moins jusqu'au 14 mars de la même année), elle se trouve à New York, où son père Arnaud vient de se suicider après avoir frappé Mrs Samson, la compagne québécoise avec qui il vivait depuis plus d'un an, et chez qui il habitait, dans le New Jersey. Tout en effectuant les démarches nécessaires et en répondant aux questions d'un inspecteur de police compatissant, elle va mener sa propre enquête sur ce père qu'elle connaissait finalement si peu, si mal.

À Paris, Arnaud Bouvreuil était interprète. Mais, sous le pseudonyme d'Arno Glück, il s'était lancé dans la peinture. Dès 1971, il avait quitté une première fois la France, pensant que ce serait plus facile de percer dans la Grosse Pomme en pleine effervescence artistique. Il s'y était installé définitivement en 1994. Mais l'insuccès, l'alcool et ses démons intérieurs l'avaient précipité dans une sorte de folie autodestructrice. Jusqu'au drame final.

Sur cette trame, la critique littéraire et rédactrice en chef de Transfuge Oriane Jeancourt Galignani a tressé, avec talent et délicatesse, un roman en stéréo, où alternent le journal de Nathalie, nourri de tous ses souvenirs, et les lettres qu'Arno adressait, en 1971-1972, à son ami Lagrange. Il s'y confiait sans fard. Le tout demeure assez mystérieux, et la fin du roman, inattendue, pourrait ouvrir sur une autre histoire.

Oriane Jeancourt Galignani
La dernière victoire possible
Grasset
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 19,50 € ; 256 p.
ISBN: 9782246840718

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