Dans le cadre de son assemblée générale annuelle organisée les 27 et 28 janvier à Paris, le groupement Les Libraires ensemble a cherché à sensibiliser ses adhérents aux problèmes de vol afin d’envisager des solutions de protection auprès d’un partenaire commun et, par suite, une mutualisation des coûts. La thématique a ainsi fait l’objet d’une présentation par deux professionnels : David Grard, directeur de DG Conseil (audit et conseil), et Eric Jordan, directeur général de Tandem (fabricant et installateur de solutions de sécurité).
Souvent tabou, le vol est pourtant un vrai fléau pour les commerçants. Selon une étude publiée fin 2013 par le spécialiste de la sécurité Checkpoint Systems et l’institut d’études Euromonitor International, la démarque inconnue a progressé en 2012 en France pour la deuxième année consécutive et a atteint (tous secteurs confondus, avec un pic pour le textile et les cosmétiques) 5,3 milliards d’euros. Soit 1,4 % des ventes, ce qui est loin d’être négligeable pour les commerces à faible rentabilité. A côté des vols internes (22 %), des fraudes chez les fournisseurs (5 %) et des erreurs administratives (17 %), le vol à l’étalage a représenté 56 % de cette démarque. Or, selon David Grard, il n’y a pas de profil type pour les personnes commettant ce type d’"indélicatesse". "Le vol est pratiqué par monsieur et madame tout le monde et notamment par des clients fidèles qui peuvent agir sur une impulsion ou parce qu’ils ont le sentiment d’être insuffisamment reconnus et remerciés. Alors ils se font eux-mêmes leurs réductions. " Evoquant, pour des vols plus professionnels, les nouvelles opportunités d’écoulement liés à Internet et aux marketplaces, Eric Jordan observe une montée en puissance des demandes en équipement de protection : portillons, antivols, vidéoprotection… "On préconise un équipement visible qui soit dissuasif, sans pour autant être oppressant. " A côté des grands spécialistes comme 3M ou Sensormatic, la société Tandem a été approchée par le groupement Les Libraires ensemble désireux d’engager un partenariat négocié pour ses adhérents. Mais pour qu’un système de protection soit efficace, il faut, selon David Grard, un accompagnement humain. Aussi appelle-t-il à la mise en place d’une procédure et d’une formation-sensibilisation du personnel. Clarisse Normand