« Ne pas entendre les autres dire ce qu'on doit faire... » Un petit garçon rêvasse les pieds dans la neige. « Mais plutôt... le dire soi-même », soliloque-t-il. Et d'exécuter des gestes furieux comme pour commander les éléments, changer le cours des choses. Deux enfants plus jeunes le tirent de sa rêverie pour jouer. Bonn, 1778 : « Luddi » ordonne à ses frérots de faire les chevaux de son char. Mais, à 7 ans, il n'est pas plus le fort. Hé ! Van Pète-au-vent ! Une bande de petits gredins règle son compte au plus grand du trio. Fini la bagarre et les jeux... il faut rentrer à la maison. La lutte contre l'adversité comme les envolées vers l'imaginaire accompagneront sa vie durant celui qui deviendra Beethoven. Pour l'heure il n'est que Ludwig, le fils du ténor attaché à la cour du prince-électeur de Cologne, musicien raté, alcoolique et criblé de dettes.
Beethoven force son fils à pratiquer le piano, au grand dam du boulanger du dessous et pour le bonheur de la mère du futur compositeur de la Neuvième comme des créanciers qui harcèlent le chanteur dipsomane. Joue-nous du Mozart ! assène-t-il, voulant faire du fiston un singe savant, l'exhibant dans les cours princières comme naguère le wunderkind de Vienne. Mais Ludwig ne l'entend pas de cette oreille qui, quoique de plus en plus sourde, engendrera des chefs-d'œuvre : il préfère jouer sa propre musique... Mikaël Ross dans Ludwig et Beethoven retrace la genèse d'un génie à travers un trait déterminé et une palette pleine de rêve fougueux- une sorte d'onirisme punk.
Ludwig et Beethoven Traduit de l'allemand par Jean-Baptiste Coursaud
Dargaud
Tirage: 10 000 ex.
Prix: 19,99 € ; 196 p.
ISBN: 9782205088960