« J’irai au bout du monde. Tout au bout. Là où je n’emmerderai plus personne. Vous ne me reverrez plus ! ». Dès les deux premières lignes du dernier opus de Mélissa Da Costa on comprend que nous sommes en pleine fiction. Pas auto-fiction, non, mais fiction-fiction. Car ce qu’on perçoit de l’autrice est exactement le contraire de ce qu’annonce son héroïne.
Primo : plutôt qu’aller se perdre tout au bout, Mélissa Da Costa a grimpé au sommet. Les femmes du bout du monde (Albin Michel) entre dans le classement des meilleures ventes de romans directement à la première place, sans avoir à souffrir l’épreuve d’endurance du peloton où il faut s’efforcer chaque semaine de gagner un point ou de ne pas dégringoler d’une marche.
Secundo : Mélissa Da Costa n’em... personne, et surtout pas ses éditeurs et ses lecteurs. La preuve : elle a vendu près de 850 000 exemplaires en 2022, elle a publié six romans en à peine quatre ans, et ses milliers de fans en réclament toujours plus.
Tertio : On reverra encore longtemps Mélissa Da Costa. Car elle fait partie de ces écrivains qui se fondent naturellement dans la modernité : c’est une femme comme la majorité des lecteurs, elle a commencé par s’auto-éditer sur une plateforme numérique, et elle écrit des scènes qui s’enchaînent comme des séquences de film.
Bref, Mélissa Da Costa n’est pas une femme exilée aux confins du monde, mais bien une romancière d’ici et maintenant.
La remise du prix est prévue le 5 octobre 2024 dans le cadre des 40e Rencontres écossaises qui se tiendront à Angers au Centre de congrès Jean-Monnier.
Par
Charles Knappek
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