Censure

Le SNE défend le livre pour la jeunesse

(c) O. Dion

Le SNE défend le livre pour la jeunesse

Après la réaction des librairies Sorcières aux déclarations de Jean-François Copé, le groupe jeunesse du Syndicat national de l'édition rappelle à son tour "les fondamentaux d'une littérature inventive, riche, ouverte au monde et aux autres".

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Par Claude Combet
Créé le 13.02.2014 à 19h52

"Une littérature innovante, qui vit au rythme de ses lecteurs. Une littérature qui, grâce au talent et à la fantaisie de ses illustrateurs, grâce à l’exigence de qualité de ses éditeurs, grâce à la finesse et à l’honnêteté de ses médiateurs peut aborder une large palette de sujets"... C'est ce que veut défendre le groupe jeunesse du Syndicat national de l'édition dans un communiqué qui répond, jeudi 13 février, aux attaques dont le livre pour la jeunesse a fait l'objet, notamment de la part du président de l'UMP, Jean-François Copé.

Signé par la présidente du groupe jeunesse du SNE, Hélène Wadoswski (Flammarion-Père Castor), le communiqué rappelle que les éditeurs sont responsables du "choix d’un texte juste, sensible, accessible, ouvert, qui invitera d’abord chaque lecteur à découvrir le plaisir de l’histoire racontée, et aidera le bébé, l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte à grandir, à se construire, à se connaître, à appréhender le monde qui l’entoure, à le comprendre pour s’y inscrire pleinement et volontairement".

"Les éditeurs de littérature de jeunesse croient profondément que l’enfant est apte à développer sa propre vision du monde à partir d’une histoire. Que l’enfant grandit en questionnant la vie. Que par le truchement du livre, il construit son jugement, apprend à raisonner" insiste le communiqué.

"Face à toute velléité ou volonté de censure (soulignons en outre que les publications jeunesse sont déjà soumises au contrôle d’une commission de surveillance instituée par la loi du 16 juillet 1949), il nous semble plus que jamais nécessaire de rappeler que les livres ne doivent pas devenir un instrument de manoeuvre politique, ni être bannis des bibliothèques. Laissons-les avec confiance à leurs lecteurs, ils sont entre de bonnes mains !", conclut le texte.

De son côté, Alain Serres, auteur et fondateur des éditions Rue du monde, prend aussi dans une lettre ouverte la défense du livre pour la jeunesse. "[Leurs enfants] comme les nôtres ne sont pas des fleurs poussant sous cloche à l’abri des mouvements du monde, de ses mystères et de ses contradictions, souligne-t-il. Les enfants voient, savent, pensent, s’interrogent, ils ont même des avis et en discutent. Et l’école leur apprend à en débattre démocratiquement".

Insistant sur la médiation, Alain Serres note encore que "les familles comptent sur l’école et la bibliothèque, les enseignants et les auteurs de littérature jeunesse pour que leurs enfants rencontrent des idées fraîches, solidaires, ouvertes sur les autres, des mots qui les aident à l’apprentissage de l’esprit critique et des images, qui vont leur donner envie de bousculer généreusement le monde vers davantage de compréhension, de justice et de liberté. Partager avec eux le goût de l’art et de la littérature qui par essence nous posent question, de 3 mois à 103 ans. Découvrir ensemble des livres pleins de poils… à gratter."

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