Le festival Oh les beaux jours s’invite sous le soleil de Marseille, du 22 au 26 mai, pour sa 8e édition. A l’initiative de ses deux fondatrices, Fabienne Pavia et Nadia Champesme, l’événement accueille pas moins de 120 écrivains, auteurs et artistes. Cette année, Leila Slimani, Mathias Enard et l’Irlandais Colum McCann sont mis à l’honneur, aux côtés de la figure de Romain Gary, ranimée par Hervé Le Tellier et Kerwin Spire lors d’un grand entretien.
Pour mieux décloisonner la littérature sur le territoire marseillais et la glisser dans toutes les brèches, la manifestation prévoit une programmation hétéroclite, faite de grandes rencontres, de concerts dessinés et de spectacles musicaux. Au total, sept lieux partenaires, dont le conservatoire Pierre Barbizet, le théâtre de la Criée ou le Mucem, recevront le public pour une soixantaine d’événements, dont 50 entièrement gratuits.
Histoires personnelles et collectives
Qui dit grandes rencontres, dit grandes réflexions. Parmi elles : comment la littérature peut-elle raconter l’Histoire, la grande ? Pour y réfléchir, Jean-Baptiste Andréa, Goncourt 2023 couronné pour Veiller sur elle, sera aux côtés de Bibiana Candia, qui a écrit sur la fuite en avant de jeunes Galiciens rattrapés par l’esclavagisme de Cuba, ou encore Xavier Bouvert, conteur d’épisodes oubliés de la Seconde Guerre mondiale.
Mathieu Belezi, prix du Livre Inter 2023, poursuivra sa dissection de l’histoire de l’Algérie et l’obscure colonisation française, tout comme Faïza Guène interrogera les silences de l’immigration. Côté bande dessinée, Lili Shon reviendra sur une Marseille lumineuse, redécouverte à travers le hublot de l’immeuble Le Grand Domaine.
Dominique A, Nina Bouraoui, Elise Goldberg seront, eux, réunis autour de l’héritage familial, tandis que Neige Sinno, prix Femina 2023, Virginie Linhart, ou encore Eric Reinhardt dévoileront les cas de conscience des écrivains, lorsque ceux-ci brandissent leurs plumes pour écrire leur propre histoire. Au cœur des lectures musicales, on retrouvera également Valérie Zenatti, Clara Arnaud, Maylis de Kerangal, Thomas B. Reverdy.
Fatis Daas et Aloïse Sauvage s’exprimeront librement sur le désir, dans le cadre de la Déferlante, revue trimestrielle féministe, alors que Glen James Brown et Phœbe Hadjimarkos Clarke évoqueront la science-fiction comme outil de dénonciation de la violence du monde.
Inviter la jeunesse
Pour embrasser les dynamiques sociales et politiques, le festival ne pouvait d’ailleurs pas faire l’impasse sur la jeunesse, au cœur d’une lecture de Daniel Pennac. Une initiative parmi d’autres hors murs, puisque les actions mises en lumière au cœur de la manifestation se sont déjà déployées toute l’année dans les établissements scolaires, sous forme d’ateliers et d’actions culturelles multiples.