Roman/France 21 août Alexandre Seurat

Un jeune homme vient de mourir. Son amie et son frère aîné se retrouvent dans son appartement, devant les traces de sa vie tourmentée, abîmée dans les enfers artificiels : une dizaine de carnets qui anticipent la fin. Entre rêves et cauchemars, le frère survivant se souvient de l'enfance commune, bourgeoise. Du petit frère « sans filtre », habité d'un « sentiment d'injustice insurmontable » qui perturbait les séances de photos de famille. De l'adolescent mutique puis incontrôlable et agressif qui faisait le désespoir de leurs parents. L'atmosphère de cette époque ? l'incommunicabilité, la tension et le malaise. La violence des hospitalisations et des crises à répétition. Et pour celui qui reste et qui alors se taisait, l'impossibilité d'accéder à une réelle intimité, l'angoisse informulée, l'effroi muet devant les « T'inquiète, ça va bien » de ce frère au sourire ironique, hors d'atteinte. On retrouve dans ce quatrième livre, le plus personnel de tous, la façon d'étreindre qu'a Alexandre Seurat, sa manière de consigner les rendez-vous manqués, les réactions à contretemps, les signes interprétés après coup qui accablent de remords. De faire monter une émotion sèche, lestée de fatalité, du poids de la culpabilité et de l'impuissance à prévenir la catastrophe qui vient. 

Alexandre Seurat
Petit frère
Rouergue
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 17,50 euros ; 176 p.
ISBN: 978-2-8126-1837-6

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