Comme l’explique Michel Choueiri, directeur de l’établissement depuis sa création à Beyrouth en 2003 et co-actionnaire avec la famille fondatrice Tueni, les difficultés économiques, politiques et sociales du Liban ont eu raison de la volonté pourtant bien ancrée de "faire résister le livre et d’être un catalyseur de la vie culturelle locale".
Une exigence qui a fragilisée la librairie
Installée dans un local de 200 m2 à côté de la place des Martyrs, la librairie indépendante El Bourj, qui propose des ouvrages en français, arabe et anglais, avait fait le choix de ne pas vendre de livres scolaires et de ne pas être rattachée à des activités de distribution ou d’édition, contrairement à ses consœurs libanaises.
Une exigence qui lui a donné au cours de ses douze ans d’existence une véritable identité mais l’a rendue aussi plus fragile pour affronter à la fois la baisse de clientèle liée à la raréfaction des commerces en centre ville et la baisse des budgets d’achats des collectivités et des institutions.
"Il a fallu arrêter l’hémorragie", explique Michel Choueiri, précisant que la vente du local à un nouveau propriétaire a sans doute accéléré la décision de fermeture.
Les six salariés d’El Bourj perdront donc leur emploi à compter du printemps. Michel Choueiri, qui a auparavant dirigé les librairies Sélection au Liban et Champigny au Québec à Montréal, et fut président de l’Association internationale des libraires francophones (AILF) de 2008 à 2012, ne manque pas d’expériences pour retrouver un poste dans le secteur du livre, comme il le souhaite. Il reste d’ailleurs administrateur de l’AILF.