"La Frondeuse" se retrouve à nouveau au tribunal

Saïda Jawad

"La Frondeuse" se retrouve à nouveau au tribunal

Après Valérie Trierweiler, le député Patrick Devedjian poursuit les deux auteurs du livre ainsi que leur éditeur.

Par Catherine Andreucci
avec ca, avec afp Créé le 15.04.2015 à 19h12

La biographie de Valérie Trierweiler La Frondeuse, par Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn (Editions du Moment), qui évoque la relation qu'elle aurait eue avec Patrick Devedjian, s'est de nouveau retrouvée lundi 15 avril au coeur d'une bataille devant le tribunal de Paris, poursuivie cette fois par le député UMP des Hauts-de-Seine.

Là où l'avocat de M. Devedjian, Me Dan Hazan, juge que le fait de lui prêter une relation adultère, qu'il dément, constitue une imputation diffamatoire, ses contradicteurs estiment qu'il s'agit de l'explication d'un «fait politique».

Pour Me Hazan, les journalistes Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn, sous couvert d'une «étiquette sérieuse», font d'une «rumeur» une «révélation». «On est dans la recherche du scoop, du buzz, ce sont des visées uniquement mercantiles», a-t-il dénoncé. «Personne n'est capable de fournir une preuve probante que cette relation aurait existé», a-t-il poursuivi.

Me Florence Bourg, conseil de M. Jakubyszyn, a rétorqué qu'il ne s'agit pas d'une révélation du livre, que la rumeur de cette relation intime avait déjà été évoquée dans deux ouvrages. Elle souligne qu'il s'agit d'éclairer un «fait politique de première importance» : une «sorte de pacte de non-agression» entre MM. Hollande et Devedjian, qui auraient «désiré la même femme à un moment donné».

Avec en toile de fond une tentative de rapprochement politique, dans les années 1990, évoquée par les auteurs. François Hollande aurait ainsi confié à M. Devedjian une lettre destinée à Edouard Balladur. Mais, dans un courrier au tribunal qui avait fait grand bruit lors d'une précédente audience, le président de la République avait contesté l'existence de cette lettre.

«A aucun moment» le livre d'Alix Bouilhaguet et Christophe Jakubyszyn n'évoque «d'adultère» ou de «relation consommée», a poursuivi Me Bourg, soulignant que l'adultère n'est plus une «faute pénale» depuis 40 ans, et que ce n'est plus une cause péremptoire de divorce.

«Nulle part il n'est écrit» que M. Devedjian serait «un menteur» ou un «mauvais époux», que sa femme a été «trompée, humiliée, salie», a renchéri, pour les Editions du Moment, Me Olivier Pardo.

M. Devedjian demande aux auteurs et à l'éditeur 100 000 euros de dommages-intérêts, ainsi que 40 000 euros à Point de vue et à M. Jakubyszyn, qui avait accordé une interview au magazine.

La 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris a mis sa décision en délibéré au 5 juin. D'ici là, le tribunal statuera le 27 mai sur les demandes de Mme Trierweiler pour atteinte à la vie privée.
15.04 2015

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