26 mars > roman Etats-Unis

On a laissé James Ellroy en 2010 après Underworld USA. La traduction française de Blood’s a rover, troisième et dernière partie d’un ensemble génial baptisé Underworld USA (Rivages-Thriller, repris en Rivages-Noir). En attendant que le romancier livre l’intégralité de Perfidia, son prochain opus que Rivages annonce pour 2015, voici que l’éditeur en propose déjà le quatrième chapitre dans un volume qui comprend surtout Extorsion.

Soit une novella de 130 pages où les lecteurs de l’auteur du Dahlia noir (Rivages-Thriller, 1988, repris en Rivages-Noir) vont retrouver une vieille connaissance. Freddy Otash occupe depuis vingt ans la cellule 2607 d’un "trou à rats". Au "Pénitencier du Repentir". Au "Bloc des Prédateurs Acharnés". Au "Purgatoire des Pervers". Son CV s’avère, il est vrai, éloquent. Flic vicieux, détective privé et maître chanteur, monsieur n’a jamais molli.

"Freddy le Frondeur", "Freddy-la-légende-vivante", c’est le "monstre qui manipule et muselle Hollywood. L’homme qui détient tous les secrets salaces que vous brûlez tous de connaître, bande de mortels mortellement morbides". Celui qui prétend avoir inoculé à l’Amérique le venin du voyeurisme a fait affaire avec un "plumitif terrien" nommé James Ellroy - à ses yeux un "casse-couilles" -, grand escogriffe avec une chemise hawaïenne à qui il déballe ses histoires. L’occasion d’en apprendre de belles sur un type prêt à travailler pour n’importe qui, "à l’exception des communistes", et à faire tout ce qu’il faudra, "sauf à commettre un meurtre". Entré au LAPD fin 1945, Freddy est vite tenté par "la corruption et les parts de butin". Proche du Rat Pack, de Liberace, il trousse Liz Taylor. Voit James Dean "carotter" une cartouche de Pall Mall. Carbure au Nembutal et à l’Old Crow. Met sur écoute le Tout-Hollywood…

Grinçant et pétaradant, Extorsion est un shot d’Ellroy à boire cul sec en attendant une ration plus importante. Al. F.

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