L’air décontracté, sans cravate comme à son habitude, John Sargent est revenu sur la publication du Feu et la fureur de Michael Wolff, best-seller critique vis-à-vis de Donald Trump, publié aux Etats-Unis chez Henry Holt and Co, filiale de Macmillan, et en France chez Robert Laffont. S'il s'est félicité, dans un premier temps, du potentiel commercial de l'ouvrage, il a insisté ensuite sur sa valeur symbolique. "La liberté d'expression est le fondement de la démocratie. Les Etats-Unis sont aujourd'hui de plus en plus polarisés, la liberté d'expression se dégrade au profit de celles et ceux qui crient le plus fort pour donner leur avis. […] Notre responsabilité consiste […] à aider à défendre cette démocratie", a-t-il fait valoir.
Interrogé par les rédacteurs en chef des magazines professionnels sur des questions plus globales, en rapport avec l'édition mondiale, John Sargent a défendu la singularité du livre qui, d’après lui, ne pourra jamais être remplacé par la télévision ou la radio. "Le livre est le meilleur outil technologique pour diffuser une histoire, l'expérience de lecture stimule l'imagination", a-t-il estimé.
John Sargent a assuré qu'il ne s'inquiétait pas de l'avenir du livre. "Les enfants sont aujourd'hui sollicités par un nombre incalculable de distractions mais regardez ce qu'il leur arrive quand ils tombent sur un phénomène comme celui d'Harry Potter. La lecture capte toujours et encore leur attention, c'est notre responsabilité de créer ces phénomènes", a-t-il ajouté.
Macmillan, l'un des cinq principaux groupes d'édition aux Etats-Unis, spécialisé dans la littérature, le scolaire et les sciences humaines, célèbre son 175e anniversaire cette année. Cet éditeur est une filiale du groupe allemand Holtzbrinck qui occupe la 14e place du classement Livres Hebdo de l'édition mondiale 2018.
L’éditeur américain succédait à Guillaume Dervieux, vice-président du directoire d'Albin Michel, et Carolyn Reidy, P-DG du groupe américain Simon & Schuster, invités du CEO Panel en 2017.