4 JANVIER - ROMAN Norvège

On commence à mieux connaître en France l'oeuvre de Kjartan Fløgstad. Après Le chemin de l'Eldorado (1991), édité à l'Esprit ouvert, le Norvégien a fait son entrée dans "La cosmopolite" de Stock avec Grand Manila (2009). Un roman foisonnant sur la mondialisation, dont l'action se déroule dans une fonderie de Sauda, la ville natale de Fløgstad, dans le nord du pays.

Le revoilà avec un opus tout aussi ambitieux, construit et passionnant : Des hommes ordinaires. En préambule, l'écrivain explique que la rencontre entre personnages fictifs et historiques est bien fictive ! Le rideau se lève en mars 2008 en Allemagne du Nord. Alors que Paul von Damaskus est conduit à sa tombe devant un impressionnant parterre composé de membres du gouvernement et de représentants de la société civile. Le patriarche était respecté pour ses combats et son engagement.

Dans l'assistance, on note la présence d'Alf Magnus Mayen qui est venu du Grand Nord. Celui-ci a quitté la fonction publique et a été nommé membre suppléant du conseil d'administration d'une fondation de défense de la liberté d'expression. Il y a là aussi Otto Nebelung. Un homme d'honneur de plus de 90 ans qui fut "aide de camp, Referendar et conseil personnel" du défunt.

Kjartan Fløgstad nous amène ensuite à Munich, en 1928, où Otto et Paul étaient élèves du meilleur lycée de la ville. A Oslo, en 1978, lorsque Paul donnait une conférence et s'interrogeait sur la bande à Baader et sur la manière d'empêcher le renversement de l'Etat de droit. A Fribourg, en 1933, au moment où l'on brûlait la littérature "décadente, marxiste, juive, cosmopolite" et où Paul prononçait, en uniforme, un discours enflammé devant le bûcher. Cinq ans plus tard, persuadé de faire partie des élus, ce dernier se préoccupait alors de "l'Homme nouveau"...

Réflexion sur l'idéologie, sur le bien et le mal, Des hommes ordinaires est un puzzle romanesque dont on assemble avidement les pièces

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