19 août > BD France

Grand prix du Festival d’Angoulême 1997, Daniel Goossens continue de cheminer avec son humour subtil entre Gotlib et Masse. Ce chercheur en intelligence artificielle revient avec un recueil de 16 histoires plus ou moins cohérentes, qui rebondissent entre elles comme des boules de flipper pour former un ensemble aussi foutraque que sophistiqué.

"A quoi bon ces histoires sans début ni fin, pleines de péripéties aléatoires qui évoquent l’angoisse aléatoire de l’univers isotrope […] ?", demande page 34 un double du dessinateur. Il est possible que Goossens lui-même se perde parfois dans ces "combats" absurdes et décalés contre tout et rien, parsemés de références malines aux classiques de la bande dessinée. Mais le rire est au rendez-vous, ainsi que mille interrogations existentielles suscitées par des planches foisonnantes.

Passant sans temps mort du coq à l’âne, Daniel Goossens peut livrer les conseils techniques d’un maître plâtrier avant d’enchaîner naturellement sur une vision quasi syndicaliste du Jugement dernier, quelques réflexions sur le devenir de la Terre, une histoire tordue et tordante de l’habitat humain, une réhabilitation des oubliés de l’histoire ou une réunion d’états-majors. Autant d’occasions de parler d’histoire, d’économie, de marketing, d’art et de science, et de Dieu dans tout ça. Fabrice Piault

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