Martine Franck, membre de l'agence Magnum, vient de disparaître à l'âge de 74 ans. Dernière épouse d'Henri Cartier-Bresson et cofondatrice de la Fondation Henri qu'elle présidait, la photographe belge a principalement réalisé des portraits d'artistes, d'écrivains et des reportages humanitaires, collaborant d'ailleurs avec l'Association des Petits Frères des Pauvres à partir de 1985.

Au printemps, la galerie Claude Bernard à Paris lui avait consacré une exposition. Quelques mois plus tôt, la Maison européenne de la photographie (MEP) avait montré ses portraits de plasticiens "venus d'ailleurs" (Miquel Barcelo, Marc Chagall, Fernando Botero, Leonor Fini, Ousmane Sow, Zao Wou Ki...) saisis dans leurs ateliers parisiens. Un travail photographique qui a été édité par l'Imprimerie nationale en septembre dernier sous le titre Venus d'ailleurs: peintres et sculpteurs à Paris depuis 1945 avec des textes de Germain Viatte paru en septembre à l'Imprimerie nationale.

L'éditeur de livres de photographies Steidl avait par ailleurs publié en 2010 ses reportages sous le titre Women: Femmes rassemblant une sélection de photographies de femmes, d'ouvrières d'usines à Bucarest aux geishas de Kyoto en passant par des stars de cinémas, artistes ou écrivains.

Née à Anvers (Belgique) en 1938, Martine Franck a passé son enfance aux Etats-Unis et en Angleterre avant d'étudier l'histoire de l'art à Madrid puis à l'Ecole du Louvre. En 1963, elle commence à photographier en Chine, au Japon et en Inde. Devenue photographe indépendante en 1965, elle vend ses reportages à diverses publications (Life, Fortune, Vogue).
En 1972, elle est l'un des membres fondateurs de l'agence Viva à Paris, qui cherche à donner une vision nouvelle de la société en mutation. Elle devient ensuite photographe associée de Magnum en 1980 puis membre à part entière en 1983.