Dans ces messages, accessibles sans restriction, elle évoque notamment une démarche à la préfecture du Rhône où, se retrouvant "aux côtés de toutes les personnes qui viennent pour les titres de séjour, les naturalisations, etc. [...] on se sent suffoqué par la quantité de femmes voilées de pied en cap, ou juste en cap, par le comportement bruyant et arrogant de nombreux requérants".
Des centaines de messages ont été postés en réaction sur Facebook et Twitter. La plupart des professionnels se disent choqués, tandis que quelques-uns s’interrogent sur la légitimité de relayer largement ces messages. Quoi qu'on en pense, cet incident pose de manière aiguë la question du devoir de réserve des fonctionnaires.
Depuis, Anne-Marie Chazaud a retiré de son compte Facebook la mention de sa fonction de rédactrice en chef du BBF, comme l’indique le magazine Archimag, et a précisé "les propos que j’exprime sur ce compte FB sont, comme indiqué dans mon nom, l’expression libre de mes opinions".
Le directeur de l’Enssib, Yves Alix a, de son côté, rendu publique la note interne diffusée le jour même aux enseignants, personnels et élèves de l’école, au sujet du devoir de réserve des agents publics.
"Un agent de l’Enssib ayant tenu sur son compte personnel Facebook des propos qui ont fortement choqué la communauté professionnelle, je tiens, en ma qualité de directeur de l’établissement, après avoir précisé que cette initiative privée n’engageait ni le BBF ni l’Enssib, à faire la mise au point suivante et à la rendre publique, souligne Yves Alix. J’invite donc avec la plus grande fermeté toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs de l’école à veiller, en toutes circonstances et quels que soient les sujets et les situations, à n’exprimer publiquement aucune opinion de nature politique ou religieuse qui puisse être interprétée comme un point de vue engageant peu ou prou l’établissement, son personnel, ses élèves et étudiants, ou la communauté professionnelle de ses utilisateurs. Cette prudence doit, je tiens à le souligner, être d’autant plus partagée par tous qu’elle est précisément une des vertus cardinales que l’on peut attendre des professionnels de l’information et de la documentation formés par l’école. Pour dire les choses plus simplement encore, nous nous devons toutes et tous, sur de telles questions, d’être irréprochables".