Les chiffres de vente du week-end ne sont pas encore disponibles, de même que les chiffres de fréquentation, mais les premiers échos des éditeurs sont globalement positifs, avec quelques contrastes.
De toute évidence, ce sont les auteurs présents pour des débats et dédicaces qui ont tiré les ventes. Comme chez Actes Sud où Paul Auster a vendu à 600 exemplaires de son dernier roman L'invisible. Chez Flammarion, Enki Bilal a été l'incontestable vedette.
Sur le pavillon des trente ans, le lien entre présence des auteurs et ventes est particulièrement visible. "Les gens assistent aux débats, vont faire signer un livre et flânent parmi les tables, décrit Richard Dubois, sur le stand tenu par la librairie Gibert Joseph. Pour l'instant, ce sont Alain Mabanckou et Paul Auster qui ont le plus vendu."
"Le week-end s'est très bien passé pour nous, avec de fortes signatures de Yasmina Khadra, mais aussi de Jean Teulé et Mazarine Pingeot, témoigne Arié Sberro, directeur commercial de Robert Laffont et Julliard. Nous vendons aussi beaucoup de “Bouquins”."
Chez Albin Michel, Jean-Yves Bry, directeur commercial, estime que "le bilan du week-end sera au moins aussi bon que celui de l'année dernière, voire meilleur", avec les dédicaces d'Amélie Nothomb, Bernard Werber, Eric-Emmanuel Schmitt, Didier van Cauwelaert, Patricia MacDonald...
François Chasseré, directeur commercial de Place des éditeurs (Presses de la Cité, Solar, Belfond), prévoit lui aussi "un bilan équivalent à celui de l'année dernière, peut-être même en légère progression, malgré le fait que nous n'avons pas Harlan Coben cette année. Mais Douglas Kennedy a donné de sa personne."
Il remarque aussi "un fort intérêt pour les romans du terroir, ce qui est tout à fait nouveau. Nous profitons peut-être, d'une façon ou d'une autre, de l'absence d'Hachette. Les gens viennent, ils achètent, et le public se répartit autrement".
Le Diable Vauvert, qui fête ses 10 ans et bénéficie de la présence de Nicolas Rey, enregistre des résultats en forte hausse.
Chez Gallimard, le score "historique" de 2009, avec Carlos Fuentes et Claude Lanzmann entre autres, ne sera pas renouvelé selon Béatrice Lacoste, qui gère le stand. Mais elle se réjouit de la bonne fréquentation et des bons scores réalisés par les auteurs qui signaient : Annie Ernaux, Christian Bobin, Philippe Delerm, Timothée de Fombelle en jeunesse, Joann Sfar en BD... Et si Patrick Modiano n'est pas venu, L'horizon, son dernier roman, est pour l'instant la meilleure vente du stand.
Chez La Martinière/Le Seuil, l'activité est "assez étale", selon Nicolas Perrot, responsable de la librairie du groupe. "Le gros des ventes, environ les deux tiers, se fait sur les livres que les auteurs signent. Les nouveautés captent le grand public, et nous nous sommes concentrés sur les têtes d'affiche."
Du côté des petits éditeurs indépendants, Francis Combes, du Temps des cerises, présent sur un stand de l'association L'Autre Livre qu'il préside et qui regroupe six éditeurs, prévoit de couvrir ses frais. "Il faut être là. C'est un salon qui a une dimension sympathique, mais où l'on est confrontés à l'accumulation des titres, ce qui favorise évidemment les auteurs médiatisés au détriment d'autres auteurs de grande valeur."