Sylvia Plath, un nom qui évoque le mystère et une destinée fulgurante. Cette figure littéraire reste intrigante pour la beauté de ses textes et sa fin tragique par suicide. Une dualité qui a inspiré divers romanciers. Alors que Froidure de Kate Moses, qui ressort en poche (Quai Voltaire), explorait sa part d’ombre, on découvre sa luminosité dans ses Dessins. Rassemblés dans un recueil par Frieda Hughes, la fille de Sylvia Plath et de Ted Hughes.
"Pour ma mère, la poésie passait avant tout. Elle consacra toute son énergie, sa soif de connaissance à l’art et à la littérature", explique Frieda Hughes. Ses croquis à l’encre et ses esquisses au crayon sont méconnus. Issus de sa collection personnelle, ils reflètent un réalisme un brin suranné, chez cette jeune femme qui vient de se marier en secret. Touchant, son regard est empreint des maladresses du débutant. La poétesse trouve que le dessin apaise ses maux. Il est complété par ses mots, révélant déjà des ténèbres gluantes même si Sylvia connaît une grande joie amoureuse.
Elle "écrit sans relâche", et croque des vaches dans une extase comparable. Il y a quelque chose de sage dans ces pages anglaises, françaises ou espagnoles. "Je déborde d’idées, comme si j’avais contenu un geyser dans une bouteille." Il prend la forme d’une église, de fleurs, de natures mortes ou d’un bar tabac côtoyant un photomaton. Ses portraits ressemblent plutôt à des ébauches, vues de dos. Seul son mari en ressort avec une fidélité magnifique. "Ted m’a rendue créative ! Dans mon esprit et mon cœur, chacun de ses dessins est lié à un merveilleux moment passé ensemble." K. E.