Très critique envers le Parti Communiste, Yan Jun, 53 ans, ancien diplomate naturalisé australien il y a près de 20 ans, a été transféré dans un centre de détention à Pékin, selon son avocat, avant de recevoir son inculpation formelle. Ses textes, parus sur internet, étaient très populaires sur les plateformes sociales chinoises (Weibo, Wechat) et son compte Twitter, souvent alimenté par des commentaires satiriques et critiques, était suivi par plus de 130000 personnes.
Hostilités
Le gouvernement australien a demandé à la Chine de résoudre cette affaire en toute transparence. Le régime chinois a exigé de l’Australie de ne pas ingérer dans la gestion légale de cette affaire, tout en critiquant l’irresponsabilité de la diplomatie de Canberra. L’affaire dépasse le simple cas de l’intellectuel. L’Australie est en conflit économique et politique contre la Chine depuis quelques années. La Chine cherche à étendre sa zone d’influence jusque dans le Pacifique. Plusieurs décisions australiennes ont été considérées comme hostiles par Pékin.
Yang Jun a été arrêté en janvier, lors d’une escale en Chine, en provenance de New York, où il officie comme chercheur invité à l’université de Columbia. Il était, depuis, détenu en résidence surveillée. Sa femme et sa belle-fille ont été empêchées de quitter le territoire chinois.
L’arrestation de Yang Jun n’est pas la première dans le genre. De nombreux éditeurs, auteurs ou libraires ont été arrêtés, dans des conditions parfois sulfureuses. La Chine est ainsi en litige avec plusieurs pays, dont la Suède et le Canada, concernant des ressortissants de leur pays accusés d’espionnage ou de menace pour la sécurité du pays.