Ayant retrouvé depuis le 1er février leur indépendance, les huit magasins vendus lors de la deuxième vague de cessions ouverte dans le cadre de la liquidation de Chapitre vont être rebaptisés. A Toulon-La Garde, la librairie, reprise par son directeur Anthony Guillard, sera rebaptisée Quartier latin. A Nice, elle portera le nom de sa nouvelle maison mère, la librairie niçoise Masséna, dirigée par Jean-Marie Aubert, et sera fermée durant un mois pour travaux et réimplantation de stock. A Nevers, Didier Pszonak et Marie-Edith Bournet, déjà à la tête de la Librairie des écoles à Montluçon, ajouteront dans leur nouveau magasin, renommé Pôle art 58, de la papeterie, du petit matériel informatique et des fournitures de beaux-arts. A Roanne, Marie-Rose Ouazani (libraire depuis 1994 à Lyon chez Chapitre, ex-Flammarion) et son mari Kamel (entrepreneur) remodèleront aussi l’offre de leur point de vente rebaptisé Forum espace culture : "Nous allons baisser le multimédia, développer le livre et intégrer du loisir créatif", expliquent-ils. Repris par trois de ses salariés, l’établissement de Saint-Etienne s’étoffera quant à lui d’un rayon de titres d’occasion. A Chalon-sur-Saône, Jean Develay, patron de la librairie éponyme à Villefranche, s’apprête à entamer d’importants travaux qui permettront au magasin, rebaptisé Develay, de faire peau neuve fin mars. A Nantes, Daniel Cousinard, à la tête de la librairie scolaire et universitaire L. Durance, se dit soucieux d’"éviter une fuite vers Internet" et poursuivra la spécialité médicale du magasin repris. Il réfléchit aussi à un redéploiement vers le scientifique. Enfin, la reprise de la deuxième librairie Chapitre de Nice par la chaîne canadienne Renaud Bray pose plus de questions. En l’absence de communication de ses nouveaux propriétaires, beaucoup s’interrogent sur le sens de la venue du groupe québécois et certains y voient un moyen pour lui de s’approvisionner à moindre coût directement en France.
Les derniers candidats
Dans la foulée de cette vague de cessions, la troisième et dernière, close le 30 janvier, a permis d’enregistrer 14 nouvelles offres pour 10 magasins. Parmi les candidats, Albin Michel, déjà repreneur de cinq librairies (1), s’est positionné sur ceux de Sarreguemines, Châlons-en-Champagne et Brive. A Grenoble, trois candidatures ont été déposées, dont celle de Muriel Bignon, représentante chez Interforum. A Saint-Louis, c’est un cadre de l’industrie chimique, Philippe Hosotte, qui a fait une offre. Et à Laval, Philippe Royer, à la tête d’une entreprise de contrôle laitier, négocie son association "avec une grande librairie rennaise". Certains dossiers comportent encore des clauses suspensives, qui devront être levées pour l’audience du 10 février. Si tous ces magasins venaient à être repris, il resterait 21 librairies, sur un total initial de 57, sans repreneur, avec une fermeture définitive le 10 au soir. C. Ch. & C. N.
(1) Voir LH 980 du 10.1.2014, p. 18.