Je me demande comment je faisais avant, je veux dire à ma grande époque virevoltante, celle de la bouclette en folie, la grande époque des jours sans lendemain, comment je faisais, oui, pour écrire un blog par semaine. Suis-je donc voué à n’être qu’une décadence ? Ah souvenirs tumultueux de mon passé glorieux, douce extase des printemps surannés (rien ne vaut un peu de poésie pour faire passer la pilule de mon absence (ceci étant dit, cela devient récurrent : je commence presque toujours mes blogs en m’excusant de ne pas être plus productif. Viendra un jour où ce blog n’existera que pour commenter le blog qu’il aurait du être ! Une sorte d’entreprise d’auto culpabilité permanente, avec un soupçon d’art moderne à la Malevitch : un blog blanc sur fond blanc)). Tout comme l’art moderne, je pourrais aussi me poser cette question : mais à quoi sert ce blog ? J’ai une sorte de carte blanche, où je peux parler de mes goûts, de ma vision du monde littéraire, de mon actualité, du temps qui passe et ce qui me passe par la tête pendant ce même temps qui passe. Mon actualité ? J’ai fini de peaufiner mon roman, et malgré l’émulation collective, pour ne pas dire semi-internationnale, émulation qui m’a ému je le répète, j’ai conservé mon titre initial : « Nos séparations ». Difficile de changer un titre quand il est collé au texte depuis si longtemps. La sortie est prévue en septembre. Au milieu du mois. Mais je l’ai déjà dit ça je crois. Le dernier blog date de si longtemps que je pourrais radoter dans la plus grande discrétion : qui se souvient de mon blog ? Le roman sortira en même temps que se jouera ma première pièce de théâtre, « Célibataires », au Studio des Champs Elysées, avec Catherine Jacob. Vous viendrez ? Je viens de me rendre compte que je vais faire une promotion avec deux titres en écho. Quel concept. Voilà sûrement pourquoi j’ai été si occupé ces derniers temps. Manque plus qu’un film appelé : « On se recase ». Max Pecas aurait aimé sûrement. Ah Max Pecas, un des plus grands ! Allez faire un petit tour sur Internet pour voir la liste de ses films. Il nous manque. Mince, j’étais bien parti avec Malevitch. Pourquoi ne m’a t-il fallu que quelques lignes pour tomber vers Max ? Allez je remonte, avec un petit coup de Charlotte Salomon. J’aimerais bien écrire quelque chose sur elle. Ou alors un pamphlet sur la fiscalité canadienne. Rien à voir, vous me direz. Mais on patauge toujours un peu quand on cherche un sujet. Et je cherche vraiment ! Je cherche un sujet qui me permettra de justifier encore la désertion de ce blog. Au fond, je n’écris que pour ça : ne pas écrire ça.