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Auteurs debout veut défendre les créateurs et le droit d'auteur

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Auteurs debout veut défendre les créateurs et le droit d'auteur

Mardi 4 mai à 20h place de la République, à Paris, se tenait la 3e réunion du collectif Auteurs Debout, créé dans le cadre du mouvement Nuit Debout par des auteurs, illustrateurs, artistes ou photographes pour attirer l'attention sur leur condition et faire valoir leurs droits.

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Par Marine Durand
Créé le 06.05.2016 à 12h01

Installé depuis un mois place de la République, à Paris, le mouvement Nuit Debout continue de fédérer de nouvelles commissions et groupes de travail spontanés, y compris dans le monde du livre. Tandis que la bibliothèque éphémère BiblioDebout a été lancée début avril par le collectif SavoirsComm, les auteurs se rassemblent à leur tour. Encore discret par rapport à d'autres commissions très médiatiques, le collectif, né le 15 avril sous l'impulsion de la photographe Cécile Cée, a tenu mardi 3 mai à 20h sa troisième réunion.

"Auteurs Debout est une commission ouverte aux auteurs au sens large du terme", raconte l'auteur Fabien Fernandez, participant régulier aux réunions place de la République, précisant qu'il s'exprime "en son nom", conformément à la règle implicite dans toutes les commissions. Auteurs, plasticiens, graphistes, chorégraphes, scénaristes, photographes… Toutes les professions liées à la création sont invitées à rejoindre les discussions. "J’aimerais y voir plus de personnes des associations et syndicats d’auteurs, des éditeurs, des juristes, galeristes", explique l'écrivain.

Le mouvement, qui compte une page Facebook réunissant 800 membres, des pages événements thématiques pour les différentes réunions, ainsi qu'une rubrique de comptes rendus sur Wiki.NuitDebout.fr, réunit pour l'instant une vingtaine de personnes à chaque rassemblement, toutes professions, âges et sexes confondus, mais "nous sommes tout justes au début du voyage", précise Fabien Fernandez.

Le droit d'auteur au centre du débat

A l'origine du collectif, il y a pour ces auteurs la volonté de mettre un terme aux idées reçues sur leur situation, bien souvent précaire. "Le grand public ignore comment nous vivons: nous sommes vus au mieux comme d’éternels enfants rêveurs, au pire comme d’infâmes privilégiés paresseux. Nos clients peinent également à reconnaître la valeur de notre travail, et nous luttons au quotidien… pour être tout simplement payés!", indique la présentation mise en ligne sur la page Facebook d'Auteurs Debout.

La question des revenus est ainsi centrale dans ce texte mis à jour au fur et à mesure: "L’immense majorité d’entre nous est confrontée en permanence à la culture de la gratuité, à l’ignorance de ce qu’est le droit d’auteur, voire à la méfiance vis-à-vis de notre professionnalisme. Notre revenu médian est deux fois plus faible que celui des salariés. Nombre d’entre nous n’atteignons même pas le seuil de pauvreté, et comme par hasard les plus pauvres d’entre nous sont… les femmes."

Mais comme l'explique Fabien Fernandez, l'objectif est surtout, plus globalement, de se réunir pour peser et faire valoir ses droits, dans un contexte où les auteurs s'estiment menacés notamment par la Directive européenne visant à harmoniser le droit d'auteur, ou par l'appropriation des contenus par des grandes firmes du numérique. "A la différence du mouvement initial qui s’est constitué en opposition à la Loi travail, nous autres auteurs, savons de quelle précarité on parle: c’est notre quotidien. En revanche, d’autres épées de Damoclès sont suspendues au-dessus de nos têtes comme les lois dites Panorama, "Google", via l'exploitation par les moteurs de recherches des images sans verser de droits d’auteurs, la définition du droit d'auteur changeante…", détaille Fabien Fernandez.

De la réflexion à l'action

Au terme de la troisième réunion de mardi 3 mai, dont le compte rendu sera disponible samedi 7, la vingtaine de participants a décidé de mettre en place de façon plus concrète les idées ayant émergé des discussions, en organisant notamment des ateliers sur le droit d'auteur. "Quel que soit le résultat, nous aurons forcément fait avancer les choses. Il faut que le gouvernement et les institutions nous entendent, prennent le temps de nous écouter", résume Fabien Fernandez, qui lance aussi un appel aux auteurs en région pour donner plus de poids au mouvement: "Nous serions heureux d’avoir des commissions hors Paris".

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