Ariana Saenz Espinoza a baigné depuis sa petite enfance dans la littérature. « Je viens d’une famille d’écrivains et d’intellectuels argentins, les livres ont toujours eu une grande place pour moi », raconte la trentenaire. La Franco-argentine collabore comme journaliste au quotidien argentin Página/12. Elle écrit dans son supplément féministe et interviewe des auteurs comme Paul Préciado ou le biographe de Susan Sontag.
La journaliste quitte le pays pour poursuivre ses études en Espagne puis en France, à Paris. En 2017, elle entre aux éditions des femmes-Antoinette Fouque. Elle y reste quatre ans. « J’ai travaillé sur de grandes autrices comme Anne Sexton, cette expérience m’a beaucoup appris », lance-t-elle. Contactée en 2021 par La Différence, elle décide de prendre part à cette nouvelle aventure et devient directrice littéraire de la maison le 5 juillet dernier.
Place aux auteurs de fonds, à la poésie et à la traduction
« Il y a beaucoup de travail, nous sommes en brainstorming permanant », explique Ariana Saenz Espinoza. Sauvée de justesse de la liquidation judiciaire en 2019, la maison a été entièrement restructurée. Jean-Pierre Archenoult a repris la présidence en 2020. « Il développe le volet artistique, moi, le littéraire », précise-t-elle. L’équipe de La Différence devrait s'étoffer prochainement. Un site internet va être mis en ligne en 2022 et une toute nouvelle identité visuelle devrait voir le jour d’ici peu, annonce-t-elle.
Côté littérature, la directrice littéraire s’appuiera sur des auteurs importants de la maison comme Michel Butor. « Pourquoi ne pas inventer une collection autour de cet auteur emblématique ? », souffle-t-elle. Elle souhaite aussi donner une place importante aux textes théoriques sur la traduction, « car nous avons des traductions de grande qualité à la Différence », argumente celle qui est aussi traductrice d'espagnol. Enfin, elle rêve d'une collection d'essais mettant au centre la poésie dans l’art, dans la traduction et dans la réflexion.