Retardé. En voyant s'afficher cette désagréable mention à côté de son vol vers Francfort, le narrateur de ce récit ne s'attendait pas à se retrouver dans le lounge première classe de l'aéroport JFK en compagnie d'un ancien camarade de UCLA en partance pour la même destination que lui, mais ayant visiblement bien mieux réussi sa vie. Et encore moins à l'histoire que Jeff Cook allait lui confier. Vingt ans plus tôt, Jeff sauve un homme de la noyade sur une plage de Los Angeles, en improvisant ce bouche-à-bouche qui donne son titre au roman. Avant d'être pris en charge par les secouristes, l'homme esquisse un geste en direction de Jeff. « Qu'avait-il voulu faire ? Signaler quelque chose ? Attirer l'attention ? Reconnaître ? Remercier ? » Pour en avoir le cœur net, Jeff décide de retrouver l'inconnu, qui s'avère être un marchand d'art de Beverly Hills « aussi renommé qu'Arne Glimcher ou Larry Gagosian ». « Il n'est pas de saint parmi les hommes, pas vrai ? Je ne pensais pas avoir sauvé un saint [...]. Mais je tenais à ce que ce soit quelqu'un de bon, je voulais avoir l'impression d'avoir fait quelque chose de bien pour lui et pour tout son entourage. » Peu à peu, Jeff infiltre la vie de l'homme qu'il a sauvé, travaille pour sa galerie, entame une liaison avec sa fille Chloe, et devient partie prenante de ses combines. Mais dans ce jeu de dupe, qui manipule qui ? Impossible d'en avoir le cœur net jusqu'au retournement final qui, derrière un apparent classicisme, fait de ce roman une bonne surprise de la rentrée d'hiver.
Bouche-à-bouche Traduit de l'anglais (États-Unis) par Diniz Galhos
Gallimard
Tirage: 6 000 ex.
Prix: 20 € ; 256 p.
ISBN: 9782072993435