Le groupe américain de distribution en ligne Amazon a fait état mardi d'un effondrement de 73% de son bénéfice net au troisième trimestre, qui s'élève à 63 millions de dollars ; de plus, le groupe a avancé des prévisions jugées un peu justes par le marché, qui a réagi en faisant chuter le titre. Le chiffre d'affaires reste quant à lui très proche des attentes, en hausse de 44% à 10,88 milliards de dollars (contre 10,93 mds USD attendus).
Une période de tourmente que le cybermarchand veut croire provisoire, estimant qu'il subit les lourds investissements, liés notamment aux nouveaux supports comme le Kindle Fire.
Si Amazon tente de rassurer les marchés en assurant que les ventes de Kindle seront très bonnes, la plupart des investisseurs exigent de meilleures marges et des bénéfices plus élevés.
Les prévisions étant en outre un peu décevantes pour le trimestre des fêtes, traditionnellement crucial, avec un chiffre d'affaires annoncé entre 16,45 et 18,65 milliards de dollars contre 18,10 milliards attendus par les analystes, le titre a été immédiatement et durement sanctionné.
Le patron fondateur du groupe Jeff Bezos a mis l'accent une nouvelle fois sur les ventes de sa liseuse Kindle, et de sa déclinaison en tablette multimédias Kindle Fire, qui sera vendue aux Etats-Unis à compter du 15 novembre. "Depuis trois semaines que les nouveaux appareils ont été lancés, les commandes de Kindle à encre électronique représentent le double de celles du précédent lancement. Et au vu des réservations du Kindle Fire, nous augmentons les capacités et en fabriquons des millions de plus que ce que nous avions prévu", selon M. Bezos, cité dans un communiqué.
Des liseuses pas forcément rentables mais des utilisateurs avides de contenus.
Le 28 septembre, jour de la présentation des nouveaux Kindle, "a été le jour où le plus de Kindle ont jamais été commandés, dépassant encore les pics des saisons des fêtes précédentes", a-t-il précisé.
Toutefois, comme à son habitude, le groupe n'a donné aucun chiffre de ventes sur ses liseuses.
Le chiffre d'affaires global du trimestre juillet-septembre a bénéficié du niveau relativement faible du dollar, sans lequel la progression sur un an aurait été limitée à 39%.
Pour le trimestre à venir, le directeur financier Tom Szkutak a expliqué durant une téléconférence avec des analystes qu'une "accélération était possible". "Nous assistons depuis douze mois à une croissance sans précédent, la meilleure croissance depuis 2000, et nous investissons dans les capacités", a-t-il dit.
La baisse des marges est mise sur le compte des coûts d'expansion, avec notamment le lancement du site en Espagne et en Italie et la multiplication des centre de distribution, ainsi que sur l'investissement dans l'acquisition de droits d'exploitation pour les musiques et vidéos numériques qu'Amazon propose de plus en plus en location.
Il a aussi semblé indiquer que les nouveaux Kindle, dont les prix sont particulièrement attractifs (79 dollars pour la version de base, 199 dollars pour la tablette Kindle Fire) représentaient un coût pour l'entreprise, évoquant la "valeur (créée pour le groupe) sur la durée de vie des appareils".
Une expression qui a sonné à l'oreille de beaucoup d'analystes comme l'aveu que ce n'est pas avec l'appareil Kindle qu'Amazon entend gagner de l'argent, mais avec les biens numériques que les utilisateurs consomment sur le Kindle.
"Une fois que les clients achètent un Kindle et ont au bout des doigts une sélection massive de contenus (ndlr: livres, puis films, musiques etc), ils en achètent plus", a assuré M. Szkuta