Avec une croissance de 33,4% de leurs ventes en 2018, ces plateformes de téléchargements de livres numériques et de livres audio structurent un marché du livre qui affiche de son côté une croissance de 4,9% pour l’année 2018. Alors que les espaces de ventes traditionnels (librairies physiques, en ligne et grandes surfaces) connaissent une légère baisse de leurs ventes (-0,2%) par rapport à 2017, les souscriptions aux services de Storytel, Nextory et Book Beat ont entraîné la vente de plus de 19 millions d’exemplaires (+44,9%), dont 17,8 millions de livres audio, sur un total de 48,2 millions de livres vendus (+13,8%).
Le danger d'un gain par unité moins important
Conséquence de la mainmise de ces sociétés de téléchargements, le rapport confirme un désintérêt progressif pour la fiction écrite avec des ventes en déclin de 6,1%, suivi par celles des thrillers et crime fiction (deux genres distincts pour les lecteurs suédois), en baisse de 5,5%. La littérature étrangère (+2,2%), la jeunesse et young adult (+8,3%), les sciences humaines (+5,8%) et la non-fiction (+3,8%) sont les segments où les ventes se maintiennent et progressent.
La croissance fulgurante des ventes sur ces plateformes pose le problème d’un gain par unité moins important pour les éditeurs. Le rapport montre qu’en moyenne, en 2018, un exemplaire génère 126 SEK (11,88€) lorsqu’il est vendu via les canaux de ventes traditionnels. Sur les plateformes, en revanche, il ne rapporte que 36 SEK (3,39€). "Comme le revenu unitaire moyen des livres audio vendus sur les plateformes de téléchargements diminue, cela pose la question de la rémunération de tous les acteurs. C’est fantastique qu’un consommateur puisse avoir accès au livre à un meilleur prix, mais c’est aussi dans l’intérêt de tous que les bénéfices ne s’effondrent pas au point de nuire à l’édition", a commenté l’économiste Erik Wikberg en charge du rapport lors de la conférence de presse.