Le best-seller sur les inégalités sociales et économiques de Thomas Piketty trouve ici un nouveau format pour décrypter comment, depuis le XVIIIe siècle, les richesses sont restées aux mains d'un pourcent de la population, passant de l'artistocratie aux riches entrepreneurs puis aux financiers. A la manière d'un Michael Moore, le film alterne extraits de films, chansons pop et rock, images d'archives et d'actualité, entretiens d'experts pour clarifier la thèse de l'auteur et expliquer chronologiquement comment on a aboutit à une spoliation de richesses après tant de révolutions prometteuses.
Cette vulgarisation en images du pavé de 1000 pages rédigé il y a plus de 7 ans permet de s'aborder et de comprendre le travail du chercheur en sciences sociales.
"Je crois à la langue des sciences sociales, mais j'estime aussi qu'elle est insuffisante et qu'elle doit être complétée par le langage des romans, de la BD, de la culture populaire, de l'art en général explique Thomas Piketty dans le dossier de presse. A mon avis, le film est un complément formidable au livre et je suis très reconnaissant envers Justin et toute son équipe de l'avoir porté à l'écran".
"Thomas Piketty puise abondamment dans les romans du XVIIIe et du XIXe siècles"
Le co-réalisateur Justin Pemberton précise: "Tout comme dans son livre, il était essentiel pour Thomas que le film retrace avec précision l'histoire du capital afin de mettre en perspective son évolution au XXIe siècle. La thèse centrale de Piketty consiste à dire que l'extrême concentration du capital rappelle les niveaux d'inégalité constatés en Europe et aux États-Unis aux XVIIIe et XIXème siècles. Le film suggère que nous risquons de revenir à un monde où la classe moyenne est pratiquement rayée de la carte – en s'appauvrissant presque autant que les plus démunis – tandis que les plus hauts patrimoines se concentrent entre les mains de quelques privilégiés – qui, pour la plupart, ne se sentent pas obligés de payer des impôts."
"Dans son ouvrage Le Capital au XXIe siècle, Thomas Piketty puise abondamment dans les romans du XVIIIe et du XIXe siècles pour dépeindre le passé, car l'émergence des premières données chiffrées fiables en matière de patrimoine coïncide avec celle du réalisme en littérature, qu'il s'agisse d'auteurs comme Jane Austen ou Balzac. Ces grands écrivains ont été les premiers à nous faire découvrir l'âpre réalité de la vie au XIXe siècle en Europe (et le public actuel est toujours fasciné par leurs récits). Le capital est à la fois la Belle et la Bête. Piketty ne condamne pas le capitalisme, mais explique qu'il faut le repenser afin de limiter la puissance du capital" rappelle-t-il.