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Jean-Pierre Dionnet : « Tous les dessinateurs sont « chats » ! »

Jean-Pierre Dionnet - Photo Jean-Marie Marion

Jean-Pierre Dionnet : « Tous les dessinateurs sont « chats » ! »

A l’aube des 50 ans de Métal Hurlant, le rédacteur en chef historique de la revue Jean-Pierre Dionnet revient pour un hors-série dédié aux chats. Un sujet qui relevait de « l’évidence » pour celui qui a également réédité ses mémoires aux éditions Au Diable Vauvert, à paraître le 24 avril 2024, comme la revue.

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Par Léon Cattan
Créé le 23.04.2024 à 15h09

Livres Hebdo : Pour la première fois depuis presque 40 ans, vous revenez à la barre de Métal Hurlant le temps d’un hors-série mettant à l’honneur le chat, « dans tous ses états ». Pourquoi ce sujet ?

Jean-Pierre Dionnet : C’était une évidence, et comme toutes les évidences, on ne l’a pas remarqué tout de suite, mais le chat est partout, et ce, depuis les débuts de la bande dessinée. Félix le chat est arrivé bien avant Mickey ! Je crois que c’est parce que presque tous les dessinateurs sont « chats ». Leurs félins participent à leur travail, ils s’assoient sur les planches, griffent l’imprimante… Je suis moi-même l’esclave de mon chat. Et cet animal a une dualité, une étrangeté que les contributeurs du hors-série ont bien perçue, peu importent leurs nationalités. Le chat est gentil, et en même temps, c'est un cruel prédateur. 

À l’image de la bande dessinée, Métal Hurlant a beaucoup évolué avec le temps. Qu’avez-vous remarqué de nouveau ?

Ma surprise a été de constater que les femmes sont en majorité. Quand Janic Guillerez et moi avons lancé Ah ! Nana, il était difficile de trouver des dessinatrices, à part celles qui étaient déjà installées dans le milieu comme Trina Robbins. Beaucoup d’artistes se tournent aussi vers le jeu vidéo et l’animé maintenant, pour pallier le manque de places dans le secteur du livre. Côté contenu, l’influence du manga est indéniable, et elle a été « digérée ». Nous ne nous contentons plus de faire du copié-collé des œuvres japonaises. Le comics book aussi a son importance, car il s’agit souvent du même lectorat. Dans tous les cas, Métal Hurlant a beaucoup changé, et ne doit pas s’enfermer dans une identité statique. J’espère qu’il me survivra, et qu’il sera encore dans les kiosques en 2110, avant que les bombes de Fallout n’explosent !

« Je suis un auteur, donc un possible menteur ! »

Vous avez annoncé que ce numéro serait votre dernier au sein de la rédaction. Qu’avez-vous de prévu pour la suite ?

En quittant Métal Hurlant pour la première fois en 1985, je me sentais amer, car j’avais progressivement été exclu de la direction du groupe. Alors que là, il s’agit d’une vraie fin, le dernier numéro pour la route. Mais attention, je suis un auteur, donc un possible menteur ! J’aimerais reprendre la bande dessinée, peut-être écrire un roman. Je reviendrai contribuer dans Métal Hurlant de l’autre côté de la barrière, pour les 50 ans l’année prochaine, avec une pièce de théâtre en trois actes et dans un numéro qui se passe sous l’eau, avec le dessinateur Laurent Theureau

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