Littérature

Françoise Nyssen décore Asli Erdogan dans l'ordre des Arts et des Lettres

Françoise Nyssen décore Asli Erdogan dans l’ordre des Arts et des Lettres. vendredi 16 mars au ministère de la Culture. - Photo P.Leduc/LH

Françoise Nyssen décore Asli Erdogan dans l'ordre des Arts et des Lettres

Lors d’une cérémonie à son ministère, vendredi 16 mars, la ministre de la culture à décerné à  l’écrivaine turque les insignes  de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

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Par Pauline Leduc,
Créé le 17.03.2018 à 01h00

L’émotion était palpable, vendredi 16 mars au soir dans les salons du ministère de la Culture, à Paris, où la ministre, Françoise Nyssen, a décoré l’écrivaine et journaliste Asli Erdogan des insignes de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

« Je souhaiterais témoigner par cette décoration l’admiration et la reconnaissance que nous avons pour toi, rendre hommage à la femme de lettres et de lutte, à l’héroïsme artistique à côté de l’héroïsme politique », a salué l’ancienne présidente d’Actes Sud,  éditeur en France de l’œuvre de l’écrivaine, visiblement très émue.

Toujours en danger
Face à un parterre de figures du monde du livre et de la politique telles l’ancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira, le président du Pen Club Français, Emmanuel Pierrat, le président du Centre national du livre (CNL) Vincent Monadé, le philosophe Didier Eribon, l’agent littéraire de l’auteure, Pierre Astier ou encore l’équipe des Editions des femmes, Françoise Nyssen a longuement rappelé la carrière d’Asli Erdogan, qui a été emprisonnée plusieurs mois en 2016 en Turquie pour « propagande » et « appartenance à une organisation terroriste » à cause de ses chroniques parues dans le journal Ozgür Gündem.

Françoise Nyssen a d’ailleurs rappelé que le sort de l’écrivaine qui risque la prison à vie n’était pas encore réglée puisque la reprise de son procès, qui devait se tenir le 10 mars à ?stanbul, a « encore été reportée ». « Les mots sont ton seul crime, et ils sont en même temps tes armes » a indiqué la ministre de la culture qui a assuré à l’écrivaine qu’elle était chez elle en France avant d’apporter son soutien à  tous les auteurs et journalistes actuellement emprisonnés.

Les mots vecteurs de résistance 
Au bord des larmes, Asli Erdogan, qui était accompagnée de son traducteur, a remercié chaleureusement tous les artisans de sa libération et la France. « Dans mon propre pays, on a tendance à emprisonner les écrivains et journalistes, coupant le pays de sa propre langue mais aussi de son âme », a-t-elle rappelé.

La romancière qui continue de croire aux mots « comme facteurs et vecteurs de résistance », a souhaité dédier sa décoration à tous les auteurs emprisonnés dans le monde, évoquant notamment son compatriote Ahmet Altan, un autre auteur d’Actes Sud, condamné à perpétuité et emprisonné en Turquie.
 

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